Le 23 Novembre 1978 disparaissait à Alger, à l'âge de 71 ans, Aït Ouarab Mohamed Idir Halo, plus connu par tous les mélomanes algériens sous le sobriquet de El Hadj Mohamed El Anka, une des plus grandes figures de la musique algérienne et le maître incontesté de la chanson chaabi. Ses célèbres titres « El Hamdoulillah ma Bqach listi'mar fi bladna », « El hmam elli rabitou » ou « Sobhan Allah ya ltif » demeurent des chansons phares et des références du patrimoine musical algérien. Sa contribution à l'enrichissement et à la vulgarisation de la chanson chaabi est incontestable. Il a su apporter une dose particulière et unique de fraîcheur dans l'interprétation des qacidates et dans l'instrumentalisation. Hadj M'Hamed El Anka est né le 20 mai 1907 à la Casbah d'Alger, au sein d'une famille modeste originaire de la localité de Béni Djennad dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il sera placé par ses parents dans une école coranique puis fera ses études primaires dans les quartiers de la Casbah et Bouzaréah. A l'âge de 12 ans, il sera contraint de quitter définitivement l'école pour se consacrer au travail. Le musicien Si Said Larbi, qui était un élément de l'orchestre du Cheikh Mustapha Nador, autorisa le jeune enfant à assister aux fêtes animées par le grand maître de l'époque, à tel point que son assiduité fut remarquée par le cheikh qui le convia même à intégrer son orchestre en jouant du « tar » (tambourin). Sa passion pour la musique et son sens du rythme lui permettront de brûler les étapes et d'animer avec l'orchestre des cérémonies de mariage. Après le décès de cheikh Nador, c'est El Anka qui prendra la place du maître dans l'orchestre. C'est en 1928 que El Anka fit pour la première fois la rencontre du grand public. Il enregistre alors plusieurs disques 78 t chez Columbia. Il sera alors connu sur tout le territoire national et à l'étranger. En 1037, il fit le pèlerinage à La Mecque. Au lendemain de la 2e Guerre mondiale, il sera appelé à diriger la formation de musique chaabi de Radio Alger. En 1955, il entre au Conservatoire municipal d'Alger pour enseigner la musique chaâbi. Parmi ses premiers élèves, il y aura des noms qui deviendront plus tard célèbres, à l'instar de Amar Lâachab, Hassen Said, Rachid Souki... En cinquante ans de carrière artistique, El Hadj El Anka a interprété près de 360 qacidas et enregistré plus de 130 disques. Il meut le 23 novembre 1978, à Alger.