Les prix du mouton continuent de connaître une hausse, concernant cette année et à l'occasion de l'Aïd El Adha. Un grand nombre de familles, modestes pour la plupart d'entre elles, n'ont rien trouvé que de vendre leurs biens personnels pour pouvoir acheter ce fameux mouton, et voir ainsi se dessiner un sourire sur les lèvres de leurs enfants. En effet, les marchés de M'dina J'dida connaissent, en ce moment, l'affluence de nombreux pères de famille, désirant vendre leurs biens, les meubles par exemple, tandis que d'autres ne trouvent même plus de bijoux à hypothéquer ou à revendre pour pouvoir acheter ce fameux mouton de l'Aïd. Un citoyen nous confiera à ce sujet: «J'ai vendu un ventilateur et un chauffage électrique pour pouvoir ramasser l'argent qui me servira à acheter le mouton de l'Aïd. Il m'a coûté 25.000 DA. Mon travail n'est pas régulier, vu que je suis maçon et il m'arrive de chômer, pendant plusieurs jours et ce, selon la demande. Et c'est ce qui m'a poussé à revendre mes objets personnels, plutôt que de rester sans mouton.» Le jeune Mohamed ajoutera: «Je ne suis pas père de famille, mais je me suis trouvé dans l'obligation d'aider ma famille, se composant de 10 personnes, pour acheter le mouton de l'Aïd en vendant mon téléphone portable, étant donné que mon père est retraité et arrive à peine à couvrir les frais de scolarisation de mes petits-frères et ceux de l'électricité et de l'eau. Les prix des moutons de cette année sont trop élevés et dépassent le pouvoir d'achat de la plupart des familles algériennes.» Un autre jeune adolescent ajoutera à cela: «Mes parents sont divorcés et je vis avec ma mère qui travaille comme femme de ménage dans une école. J'ai dû donc me rendre au marché des téléphones portables pour revendre mon mobile et aider ainsi ma mère à acheter le mouton, et ce, afin qu'elle ne soit pas obligée à emprunter de l'argent ou à vendre ses bijoux.» Un vendeur à M'dina J'dida avancera: «Je ne peux nier que les jours qui précèdent l'Aïd El Adha nous sont très fructueux, vu que la plupart des familles, ayant des revenus réduits, viennent ici pour revendre les objets de valeur et compléter ainsi le prix du mouton. Nous achetons ces objets à des prix qui nous arrangent, pouvant nous assurer un bénéfice certain, lorsque nous les revendons, après l'aïd.» Un autre vendeur partagera les propos de ce dernier en disant: «En effet, nous recevons, depuis près d'une semaine, des citoyens qui veulent vendre des objets et nous leur proposons des prix que nous jugeons adéquats, mais il se trouve que certains d'entre eux n'acceptent pas les prix proposés et renoncent à les vendre.» Par ailleurs et si la situation est similaire pour un bon nombre de familles algériennes, quant au prix du mouton, d'autres préfèrent s'en passer et acheter quelques kilogrammes de viande. Ceci sera confirmé par plusieurs bouchers qui affirmeront que "plusieurs citoyens viennent acheter différentes parties du mouton pour l'Aïd». Un boucher au marché de Sidi Okba dira: «Il y a effectivement plusieurs citoyens qui viennent acheter de la viande, à l'approche de l'Aïd. Nous la vendons d'ailleurs à 900 DA le kilo et nous leur prévenons que nous arrêtons la vente deux jours avant l'Aïd.»