Après huit journées en championnat, le Chabab de Hennaya totalise 13 points pour 3 victoires, 4 matchs nuls et seulement une défaite, avec une différence de buts positive (+6). Ce bilan est jugé plus que satisfaisant eu égard aux difficultés financières monstres auxquelles est confronté le club. Il faudra souligner que les joueurs et entraîneurs sont restés sans le sou tout au long de ces huit longues journées. Benyahia Sid Ahmed, qui est à la barre technique cette saison, a jusque-là accompli sa mission avec abnégation et pu résister aux insuffisances criardes qui ont beaucoup perturbé son travail. Aidé par son adjoint Lablack Amine, il a fait fi de tous les obstacles et continué à œuvrer, inlassablement, pour permettre à son équipe de montrer un visage autrement plus séduisant que celui de la saison écoulée comme en témoignent les résultats mais aussi les prestations fournies lors des différents matchs qui ont opposé le Chabab à quelques grosses pointures de la « Régionale 1 », à l'instar du MB Sidi Chami, l'actuel leader, la JS Emir Abdelkader ou encore le NASR/Sénia. Les joueurs, quant à eux, s'ils se sont montrés patients en continuant à jouer sur des promesses qui tardaient à se concrétiser, ils ont, parfois, manqué de professionnalisme en séchant les entraînements. Invité à nous faire part de son analyse de la situation de son équipe, Benyahia nous dira : « Sur le plan de la maîtrise technique tant individuelle que collective, je peux dire que j'ai un effectif apte à tenir son rôle en « Nationale 2 » cependant, l'encadrement administratif est le point noir de l'équipe puisque hormis Kendouci Tani Samir, le président de l'association, je ne connais pas d'autres dirigeants. Il se démène seul et cela constitue un handicap de taille qui entrave le bon fonctionnement du club. Le CRBH est, peut-être, le seul club de la « Régionale 1 » dont les joueurs n'ont pas de souliers et de survêtements. C'est un exemple parmi d'autres qui montre les conditions très difficiles dans lesquelles évolue cette équipe. C'est bien dommage car les potentialités intrinsèques de l'équipe sont énormes ! ». A la question de savoir si à l'occasion de l'Aïd, les joueurs et les entraîneurs ont perçu une partie de leurs indemnités, il répondra : « Chaque élément a reçu 30.000 Da. Il faut avouer que cette somme est insuffisante si l'on considère que l'équipe travaille depuis le mois d'août. Toujours est-il que cet argent vient à point nommé pour rendre un peu de sourire aux joueurs qui ont longtemps attendu ». Revenant sur l'élimination de son équipe en coupe d'Algérie, il avouera : « C'est un match que nous n'aurions jamais dû perdre mais les conditions qui ont prévalu avant et pendant les 90 minutes ont finalement pesé sur le résultat final : une arrivée tardive de l'équipe, un service d'ordre qui n'était prévu que pour le deuxième match seulement (ZSA Témouchent -US Remchi) -il a fallu faire des pieds et des mains pour que ce service d'ordre soit présent et que le match puisse se dérouler- et puis de multiples occasions ratées par des joueurs déconcentrés ». Par ailleurs, nous avons également pris attache avec Kendouci Tani Samir, le président, pour lui demander de nous parler de la situation financière de son club. Voici ce qu'il nous dira à ce propos : « Grâce à l'intervention de MM. le Wali de Tlemcen et du chef de daïra de Hennaya ainsi que de la DJS, que je tiens à remercier vivement pour ce qu'ils ont fait, la caisse du club a été renflouée de la somme de 300 millions de centimes qui restait de la subvention de 500 millions allouée au club par l'APC. Grâce à cette « oxygénation », nous avons pu régler une partie des indemnités des joueurs et des entraîneurs de toutes les catégories ; mais cela ne suffit pas pour honorer toutes les dettes de nos créanciers. Le non paiement de ces dettes nuit à la crédibilité du club aux yeux des fournisseurs qui n'acceptent plus de nous vendre à crédit d'où notre difficulté à équiper nos formations. Nous attendons, donc, d'autres aides pour permettre à notre équipe de réaliser le rêve des supporteurs, à savoir l'accession en Inter-régions, tout en espérant que certains membres du conseil communal qui font tout pour nous mettre les bâtons dans les roues, cessent leurs actions déstabilisatrices, lesquelles sont en train de nuire au CRBH, porte-drapeau de toute la daïra ». Pour s'en tenir aux seules statistiques, force est de reconnaître que le Chabab est en mesure de concrétiser l'objectif fixé qui n'est autre que l'accession pourvu que les dirigeants parviennent à trouver des solutions aux problèmes financiers.