La révolution de l'électronique a influé négativement sur l'évolution des métiers artisanaux. Parmi ces métiers, citons l'horloger qui disparaît clopin-clopant depuis que le marché national a été inondé en montres électroniques. Mimouni Lahcène, dit Hasni, a bien voulu se confier dans un bref entretien à la V.O, dont suit un extrait : «j'ai commencé le métier d'horloger, réparation de montres et horloges en 1950 à Ain Temouchent. Nous n'étions que deux horlogers. Alors je travaillais toute la semaine pour satisfaire mes clients, notamment les paysans qui se déplaçaient les journées du marché». A cette époque, les gens rivalisaient pour l'achat de montres de grandes marques, telles que Tissot, Omega… Avoir une montre était à la mode et surtout pour la gent féminine. Aujourd'hui, les choses ont changé. Hasni, dont l'âge frôle les 80 ans, continue à travailler dans son local situé dans la rue Pasteur au cœur de la ville. Une coupe fixée sur son œil, des pièces entre ses doigts répare quelques montres devant son compagnon de toujours, un chat au regard perçant. «Je chôme à longueur de la journée. Rarement, je répare ou j'effectue des entretiens de montres et pendules de certains témouchentois qui ont l'art de préserver les objets antiques de valeur. On ne peut rien y faire, l'électronique a tué cette fonction». Malgré son âge, Hasni a prouvé qui l'aime son métier. Son devoir de satisfaire ses clients est de rigueur. Il se déplace très souvent à Oran à la recherche de pièces de rechanges. En cas de pénurie, il se débrouille pour trouver un mécanisme de substitution. Grâce à son honnêteté, les témouchentois lui réservent un plus grand respect, car il est réputé pour son travail garanti de sérieux et d'abnégation. Malheureusement, les pouvoirs publics concernés par les métiers et la culture n'ont jamais pensé à honorer cet homme qui donne une leçon aux jeunes.