L'appel à la grève, lancé par le conseil syndical des collectivités locales dépendant de l'UGTA, a connu un franc succès en Kabylie. Outre celle de Tizi-Ouzou, ce sont les APC du sud et de l'est de la wilaya qui ont fermé leurs services, notamment ceux de l'état civil. C'est ce qui a été constaté à Draa El Mizan, Boghni, Tizi Ntleta, Aït Bouaddou et Aïn El Hammam. Les grévistes qui semblent assez remontés disent, dans une déclaration jointe à l'appel à la grève, «avoir constaté, avec une profonde amertume, que les revendications des travailleurs n'ont rencontré que sourde oreille et indifférence». Cette attitude est considérée par les travailleurs comme une hogra. «Si les revendications portées à la connaissance de qui de droit ne sont pas satisfaites, il y a risque de voir les travailleurs aller vers un durcissement de leur action» déclarera le conseil syndical qui souligne l'adhésion de nombreuses APC au mot d'ordre de grève. Parmi les revendications, l'exigence de l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 901/10 empêchant toute révision salariale avant l'augmentation du SNMG, l'adoption d'un régime indemnitaire à la hauteur de la perte du pouvoir d'achat ainsi que la prise en charge des corps communs avec, à la clé, la titularisation des vacataires et autres contractuels. Selon des membres du conseil syndical des collectivités locales, «une grève de huit jours est envisagée si les autorités continuent à ignorer nos revendications et ce débrayage pourrait éventuellement s'élargir aux autres secteurs de l'administration». Même s'ils comprennent l'action des grévistes, les citoyens se trouvent pénalisés. Devant les portes closes des services de l'état civil de Tizi-Ouzou, des citoyens venus tôt d'Alger et des coins reculés de Kabylie -pour obtenir un document- ont fait le pied de grue. Cet appel, pour une grève de trois jours des collectivités locales qui risque de se transformer en une grève de huit jours, met beaucoup de gens dans la peine. Le service minimum assuré ne concerne que la délivrance des certificats de décès. Le service de la voirie est également concerné par cette grève et l'un de ses agents, rencontré à Tizi-Ouzou, s'indignera en déclarant «est-il normal qu'un agent de voirie travaille sans gants et sans masque de protection?», avant d'ajouter qu'«une réunion est prévue avec l'exécutif communal au cours de laquelle des décisions seront prises». Les services des daïras et de la wilaya ne sont pas concernés par cette grève qui, pour l'heure, ne touche, selon toute vraisemblance, que les employés des APC. Selon le conseil syndical «l'avenir immédiat est tributaire de la réponse des autorités compétentes».