Trois mois après la paralysie qu'ont connue les établissements scolaires de la wilaya de Tlemcen, comme ailleurs, les syndicats autonomes reviennent à la charge et se lancent dans une nouvelle grève, ce qui n'est pas du goût des parents… Les établissements du secondaire implantés à travers la wilaya de Tlemcen, très majoritairement d'obédience CNAPEST, pourront observer la grève d'une semaine reconductible à partir de la date symbole du 24 février comme l'annonce le préavis de grève, daté du 14 février, affiché dans les enceintes éducatives. La décision, mentionne le communiqué, a été prise sur la base des P.V. de réunions tenues dans les lycées et par les bureaux de wilaya de ce syndicat. L'UNPEF, l'autre syndicat poids lourd, qui agit de concert avec le CNAPEST, entend, lui aussi, entamer la protestation le jour célébrant la nationalisation des hydrocarbures comme l'annonce, également, le préavis de grève déposé. Les partisans du CLA, pour leur part, s'apprêtent, dès demain dimanche, à répondre à l'appel lancé par leur syndicat, le 12 février courant. Les déclarations faites à Tlemcen par Aboubakr Benbouzid, qui a voulu désamorcer cette situation délicate en essayant de se montrer rassurant, ne semblent ainsi pas avoir eu l'écho escompté puisque la grève est annoncée par les divers syndicats autonomes. Et cette spirale de grève à laquelle on n'arrive pas à mettre fin n'est pas pour rassurer les élèves et leurs parents. Des voix de parents, notamment ceux dont les enfants sont appelés à passer un examen crucial en fin d'année, commencent, en effet, à se lever, ici et là, pour exprimer leur grande inquiétude devant la situation de marasme qui prévaut dans le secteur éducatif depuis le début de cette année scolaire. Les réactions des quelques parents interrogés à Tlemcen sont unanimes à condamner cette grève qui perturbe sérieusement l'année scolaire comme le résumera le père de Hakim, un élève de 3e lettres et langues étrangères. «Nos enfants sont perturbés cette année car ils ne pensent qu'à la grève et à ses conséquences. On pensait que la situation était réglée après les trois semaines de novembre, mais voilà que l'on commence à reparler de nouveau de débrayage. Une autre grève pourrait être fatale à nos chérubins qui ont déjà du mal à suivre en raison d'un horaire contraignant et du retard accusé que les enseignants essayent de résorber, parfois hâtivement, soucieux qu'ils sont de combler le déficit», dit-il. Il est relayé par un autre parent d'élève. «Il est urgent de mettre fin à une situation déplorable dont les élèves paient les conséquences alors qu'ils n'en sont en rien responsables. Les parties en conflit doivent, impérativement, trouver un terrain d'entente afin que nos enfants puissent avoir le moral et… le temps de se préparer aux examens de fin d'année», déclare-t-il. «La grève n'arrange personne, dira enfin un autre parent, aussi faudra-il que la raison l'emporte pour y mettre fin dans l'intérêt de tout le monde.»