En ce 20 février, plusieurs secteurs urbains dont ceux de Sidi El Houari, organisent des activités à l'occasion de la fête de la ville. Les Oranais s'interrogent, pour leur part, sur l'opportunité de ce rituel annuel alors que leur cité est convalescente. Quel sens donner à cette fête de la ville, censée rassembler tous les habitants autour de cérémonies qui permettraient de marquer dignement la circonstance? Bien que citoyenne, l'initiative prise par le secteur urbain de Sidi El Houari se limite en fait à une invitation à un volontariat pour nettoyer quelques endroits du dit secteur avec en prime une promenade au jardin de l'étang. C'est avec un sourire ironique que Djamel, un médecin de formation, lancera à ce propos: «C'est l'Hôtel de ville qui a les prérogatives d'annoncer et de mener à terme une fête de la ville et à Oran, rien de particulier n'indique que notre ville est en fête.» Le même constat sera fait par cette dame, fonctionnaire de son état, elle dira: «Peut-on vraiment parler de fête de la ville alors que toute la cité est un vaste chantier à ciel ouvert? Il serait judicieux d'abord de remettre en bon état notre ville, réfléchir à une gestion plus intelligente de la collecte des ordures et redonner tout son sens à la vie citadine, nous pourrons enfin penser à fêter la ville.» Cela étant dit, avec les travaux du tramway, les routes et les trottoirs, l'absence de plan de circulation, un éclairage défaillant, la réfection de l'ensemble de stations services pour les besoins urgents de la conférence internationale sur le gaz, ainsi que les sinistrés du vieux bâti, il y a beaucoup plus urgent à faire que de parler de fête de la ville, surtout quand celle-ci a perdu son âme, au profit d'une anarchie dans laquelle semble se complaire responsables et citoyens. Toutefois, un concours est lancé à Oran, pour élire la meilleure vitrine de la ville, le meilleur véhicule de transport ainsi que les lieux de restauration les plus en vue. Concernant les vitrines, il sera difficile pour l'ensemble des commerçants, d'embellir leurs devantures, surtout quand des travaux sont menés au marteau-piqueur, devant même la boutique. Idem pour les transporteurs pour qui la notion de service public fait, depuis longtemps, défaut à Oran et seuls les lieux de restauration, du moins pour certains, sont à même de répondre favorablement au concours organisé. Ceci au moment où sous d'autres cieux, est établi un palmarès de la commune la mieux gérée, un véritable concours auquel très peu de communes chez nous, ont pu y prendre part.