Le kidnapping est, désormais, la seule ressource qui reste aux terroristes pour renflouer leurs caisses. A l'exception de bombes placées à des endroits sensibles, comme l'hôpital de Lakhdaria, avant-hier, pour des besoins de médiatisation, les groupes terroristes voient leur capacité de nuisance se réduire avec les coups que leur portent les unités de l'ANP. C'est ainsi que, dans la soirée de samedi dernier, un groupuscule armé s'est attaqué au fils d'un entrepreneur près de Zemmouri, à l'est de la wilaya de Boumerdès. Le jeune homme, âgé de 28 ans, avait fait déjà l'été dernier l'objet d'une tentative de kidnapping et avait été contraint de suivre les présumés terroristes vers une destination inconnue. Samedi, et au moment où le jeune homme s'apprêtait à monter dans son véhicule, des personnes armées l'ont forcé à les suivre, laissant sa famille dans l'inquiétude. Avant-hier, dimanche, les auteurs de cet enlèvement ont pris attache avec la famille L. Selon nos sources, les terroristes ont exigé une forte rançon pour la libération du jeune homme et donné des consignes strictes quant à la manière de remettre l'argent. Le kidnapping est, ainsi, devenu une véritable industrie pour les bandes armées qui ont multiplié leurs exactions, tant dans la wilaya de Tizi-Ouzou que dans celle de Boumerdès. La lutte contre ce fléau qui sévit, particulièrement, en Kabylie nécessite une étroite coopération entre les familles des victimes et les forces de sécurité. En effet, selon nos sources, les familles des kidnappés versent des rançons sans recourir à l'aide des services compétents. Au centre et dans les zones isolées de Boumerdès et Tizi-Ouzou, le nombre de kidnappings a nettement augmenté depuis 2005. La coopération des citoyens peut être très efficace, comme cela avait été le cas à Iflissen, dans la daïra de Tigzirt, quand, face à la mobilisation de la population locale, des terroristes ont relâché un commerçant qu'ils venaient de kidnapper.