Pour la première fois, depuis son accession à la présidence en 1999, Abdelaziz Bouteflika n'a pas jugé utile de marquer de sa présence la cérémonie marquant la nationalisation des hydrocarbures et la création de l'UGTA. Le Président s'est exprimé et a envoyé le message attendu : «la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes, se poursuivra dans le cadre de la loi qui s'inscrit, elle-même, en droite ligne des conventions et traités internationaux auxquels l'Algérie a été parmi les premiers signataires». Un message qui s'adresse et aux travailleurs et au peuple algérien qui avait besoin d'entendre l'avis du chef de l'Etat sur une cascade de scandales de corruption qui touchent les cadres de l'Etat et des dirigeants des entreprises publiques. Le Président est, désormais, déterminé à donner un coup de pied dans la fourmilière. Mais le message le plus important qu'a voulu lancer le président de la République est que c'est lui-même qui a donné le feu vert à cette campagne contre les corrompus, quels que soient leurs niveaux de responsabilité. En effet, une sorte de polémique a éclaté par presse interposée sur le ou les commanditaires de cette campagne de lutte contre la corruption. Certains croyaient y voir la main de la hiérarchie militaire du fait que les enquêtes, menées par le DRS, ciblaient l'entourage du président de la République, en dépit du fait que Khelil ait déclaré que le «clan» présidentiel n'est pas visé.Le président Bouteflika a, donc, mis fin aux quiproquos en soutenant dans son message que la lutte se poursuivra. Une déclaration qui confirme, on ne peut plus clairement, que c'est lui-même l'artisan de cette campagne de salubrité publique mais aussi que nul n'est au-dessus de la loi. On notera donc que c'est la première fois que le chef de l'Etat évoque la lutte contre la corruption depuis l'éclatement du scandale de la Sonatrach. Abdelaziz Bouteflika a promis également que l'Etat est déterminé «à protéger l'économie du pays des pratiques parasitaires». Pour ce faire, il a annoncé, sans en préciser la date, la création de l'Office central de répression de la corruption qui aura la charge de coordonner les actions de l'Etat dans la lutte contre ce serpent de mer.