Les festivités du Mawlid Ennabaoui, à l'instar des autres années, ont connu l'enregistrement d'incidents graves provoqués par l'utilisation des pétards. La célébration de cet événement religieux s'est faite dans l'anarchie et l'aberration. Loin des préceptes de l'Islam qui invitent à fêter la naissance du Prophète (QSSL) autrement, les rues d'El Bahia se sont transformées, avant-hier, en de gigantesques champs de bataille dont les principaux acteurs étaient des adolescents et des enfants, lesquels avaient l'embarras du choix dans la quête de pétards en tous genres et de toutes tailles et dont la dangerosité est réputée. Les parties responsables ont pourtant pris des mesures draconiennes pour empêcher l'entrée de ces produits pyrotechniques au pays et leur arrivée sur les marchés locaux. En dépit de ces précautions, des milliers de tonnes de pétards ont été utilisés. Les mesures prises n'ont donc pas empêché des adolescents dont l'âge ne dépasse pas les 18 ans d'installer des étals de fortune sur les trottoirs d'Oran pour vendre cette marchandise illicite dont la plus fameuse était le Double canon. Ce dernier a été cette années détrôné par des pétards dont l'appellation s'est inspirée des noms des joueurs d'El Khadra. Dès que les produits ont été exposés, les enfants se sont précipités pour en acheter. Mais le paradoxe dans cette situation, c'est de constater que ce sont les parents qui encouragent leurs rejetons à en acquérir en leur donnant de l'argent ou en leur en achetant. En possession de ces produits dangereux, les gosses se sont mis à les balancer partout et sur tout ce qui bouge, sans aucune retenue. Les passants et les automobilistes, et même les personnes qui se trouvaient à leurs balcons, n'ont pas échappé aux impacts des explosions des pétards dont certains ont fait des dégâts assez conséquents. Dans ce sens, le service des urgences du CHU d'Oran a reçu 3 cas dont la gravité des blessures était diversifiée. D'autres cas de brûlures assez légères dues à l'explosion des pétards ont été également enregistrés. Le service des urgences en pédiatrie, quant à lui, a connu plusieurs cas de blessés dont 3 dans un état critique et dont l'âge ne dépassait pas les 14 ans, selon une source médicale. Sur ce registre, un enfant, M. Bouabdallah, âgé de 11 ans et résidant au quartier du Plateau, blessé par l'explosion d'un pétard, déclarera : «Pour célébrer cette fête religieuse, j'ai acheté des pétards Double canon, et j'ai commencé à les faire exploser. Soudain, mon ami a lancé un pétard qui n'a pas explosé sur le coup, je suis allé alors le ramasser et c'est à ce moment-là qu'il a explosé pour me causer des blessures profondes au niveau de la main. Une petite inattention de ma part allait me coûtait une blessure grave». De son côté, un médecin urgentiste en pédiatrie déclarera : «On a reçu plusieurs cas de blessures légères, et 3 autres cas sérieux dont les brûlures ont été causées par l'explosion de pétards. Cela a lieu alors que les parents connaissent parfaitement la dangerosité de ces explosifs, et les laissent à la portée de leurs enfants sans le moindre contrôle et en toute irraison».