Un plat savoureux et raffiné ne semble plus être suffisant pour fêter paisiblement le Mawlid Ennabaoui. Les bougies, l'encens, le petit pétard et les cierges magiques ont cédé leur place aux fusées et aux fumigènes…aux "bombes", tout court. La fête, marquée autrefois par des rituels typiquement religieux, signifie, désormais, panique, tapages et sinistres. Incroyable mais vrai. Les Algériens, et plus particulièrement les Algérois, ont fait du Mawlid un spectacle "explosif", dont les produits pyrotechniques sont les invités d'honneur. Tolérés par les uns, manifestement insupportables pour les autres, ces produits ont connu, ces dernières 48 heures leur grand show, entraînant ainsi des désagréments incommensurables. Au-delà du tapage nocturne et l'anarchie totale, l'utilisation abusive des pétards a été à l'origine de plusieurs incendies en Algérie. C'est ce qu'a confirmé, hier, le lieutenant Nassim Bernaoui, chargé de l'information et de la sensibilisation à la direction générale de la Protection civile. "Ils sont, au total, 17 incendies qui ont été signalés auprès des services de la Protection civile, durant la nuit du vendredi à samedi à travers tout le territoire national", a indiqué, M. Bernaoui pour qui "16 incendies ont été recensés au niveau de la wilaya d'Alger et un autre à Annaba. A part ces deux régions rien n'a été signalé pour le moment". Avant d'ajouter que "pour ce qui est de Annaba le seul incendie enregistré s'est déclenché au niveau d'une habitation de un étage. Il n'a, heureusement, pas causé de pertes humaines". Alger, les produits pyrotechniques, pourtant prohibés par la loi et "sévèrement" contrôlés au niveau des frontières, a engendré des problèmes nettement plus sérieux, notamment dans les communes de Belouizdad, El Biar, Sidi M'hamed, Hydra, El-Harrach, Hussein Dey, Kouba, Bab Ezzouar, Bab El Oued, Alger-centre, Bordj El Bahri, la Casbah, Bouzaréah et El Hamma. Selon M. Bernaoui, "la première intervention, au niveau de la capitale, a été effectuée autour de 19h30 à El-Biar. La dernière était à 00h20 au niveau de Bordj El Bahri", précisant que les raisons de ces sinistres sont aussi nombreuses que diversifiées : des bougies laissées allumées sans précaution ont provoqué le déclenchement d'un grave incendie dans une habitation d'un étage située à El Hadjar (Annaba). Le lancement d'un produit pyrotechnique sur un pneu usé, des ordures ménagères, des herbes sèches, des vêtements laissés sécher au niveau des terrasses ou des rideaux peuvent, également, engendrer le pire. Pour ce qui est des sinistres plus graves, M. Bernaoui a indiqué, dans une déclaration au journal Le Maghreb, que ces derniers "ont été signalés à Sidi-M'hamed et à El-Harrach". Les causes de ces incendies n'étaient autres que le jet d'un pétard sur un jouet, voiture en plastique, et un autre sur la toiture d'un immeuble. Heureusement, toutes interventions de la Protection civile sont limitées "à l'extinction de feux et il n'y avait aucune évacuation vers les hôpitaux", s'est félicité, M. Bernaoui. Ce dernier a affirmé que "comparativement à l'année précédente, les interventions de la Protection civile sont en baisse cette année", et qu'aucun cas "de blessure ni de mort n'a été signalé".