Entre les transformateurs de blé et l'Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC), tous les coups sont, désormais, permis.Quelques jours après l'ultimatum adressé par cet organisme public à ses partenaires de reprendre rapidement leurs approvisionnements «d'ici au 1er juin prochain», son DG enfonce le clou en accusant les importateurs de préférer sortir des devises au lieu de s'approvisionner auprès de l'OAIC. Intervenant, hier, sur les ondes de la chaine III, le patron de l'Office des céréales a en effet déclaré ne pas comprendre pourquoi les transformateurs boudent le blé de l'OAIC, préférant acheter ce produit de l'étranger. Noureddine Kahal en veut pour preuve que «nous disposons actuellement de 5,7 millions quintaux de blé dur issus de la production nationale». Et de préciser que cette quantité peut couvrir les besoins du marché national pour «cinq mois». Au-delà du fait que l'intervenant est soucieux de défendre son organisme, «il n'est pas normal d'aller importer à coup de devises alors que la production nationale peut assurer les besoins de tous les transformateurs», comme il le soulignera. Un argument qui s'inscrit, du reste, dans la logique de la politique du gouvernement visant à freiner le recourt inconsidéré à l'importation. C'est d'autant plus vrai, dans le cas de l'OAIC, que le produit en question (blé) est disponible en quantité et en qualité. M. Kahal n'écarte pas, tout de même, l'éventualité que le conflit OAIC-transformateurs soit réglé prochainement. Pour ce faire, il a annoncé hier la tenue prochaine d'un conseil interprofessionnel pour tenter de trouver un terrain d'entente. «Nous allons prendre en compte les intérêts de tous les intervenants au niveau de la filière». Il faut rappeler en effet que les transformateurs de blé, affiliés au Forum des Chefs d'Entreprises (FCE), ont dénoncé l'ultimatum de l'OAIC les menaçant de cesser son approvisionnement si jamais ils continuent d'importer le blé. Ces derniers ont mis en avant «des problèmes récurrents de sous-approvisionnement auprès de l'Office». Il s'agira donc pour les deux parties de s'engager, chacun de son côté, à respecter sa promesse pour rétablir la situation. Un accord qui profitera, d'abord, au Trésor public qui va faire l'économie de factures lourdes en devises.