Le refus de subir les conséquences de la grève semble se généraliser, provoquant un sentiment de révolte dans de nombreux établissements secondaires à travers le pays. Les dernières mesures prises par le ministère de l'Education nationale (MEN), consistant au rattrapage des cours ratés à cause de la grève des enseignants, n'ont pas agréé les lycéens. Des remous ont été provoqués par les élèves de plusieurs établissements. Dans plusieurs lycées, les potaches de terminale ont refusé, la semaine dernière, de rejoindre leurs classes en guise de protestation contre le plan de rattrapage et la suppression d'une semaine de vacances. Alors que certains s'opposaient à un planning de leçons, impossible à assimiler en l'espace de trois semaines, d'autres ont préféré recourir aux cours de soutien, pensant avoir plus de chance de décrocher leur bac. Une situation controversée, d'autant plus que le ministre a promis que «les épreuves des examens ne porteront que sur les cours donnés». Dans ce cas de figure, il est difficile de concilier les positions des uns et des autres. A Tizi-Ouzou, par exemple, les élèves de certains établissements du secondaire ont marqué leur refus par la désertion des établissements, quatre jours durant. Dans d'autres wilayas, la situation n'est guère meilleure. De part et d'autre, les mouvements de protestation se multiplient à travers les établissements du pays, et les nombreuses tentatives des responsables des lycées pour essayer de convaincre les élèves de rejoindre les bancs ont essuyé un refus catégorique. Sur un autre chapitre, la position des syndicats, qui ont appelé à la grève et qui sont à l'origine de ce retard, est des plus ambiguë. Alors que certains syndicalistes refusaient de s'exprimer sur la position de leurs organisations, quant à ces remous, d'autres se bornaient à des revendications purement pécuniaires, confirmant que les grévistes ne se soucient guère de l'avenir des élèves. La tutelle n'est pas en reste puisqu'elle ne fait qu'aggraver le déficit en temps. En avançant les dates des examens, elle hypothèque une année scolaire des plus aléatoire. Aux cinq semaines de retard, induit par la grève, Benbouzid en rajoute une sixième, sous le fallacieux prétexte de la participation de l'EN en Coupe du monde, alors que le bon sens aurait voulu une programmation des examens après le premier tour de cette Coupe du monde 2010 en Afrique du sud. Jugeant aberrant de lier le bac à une compétition sportive, un élève qui est plus intéressé par son examen que par des résultats sportifs dira que «c'est typiquement algérien, cette manière de faire». Ainsi, à six semaines des examens, la situation se corse et les différentes parties «naviguent à vue et au gré des circonstances, au détriment de l'intérêt de l'élève dont paraissent se soucier tous mais que tous piétinent», comme le soulignera un parent d'élève d'Oran. Les lycéens, qui réclamaient le report des dates des examens, le maintien des vacances et l'allègement des heures de rattrapage, n'ont reçu du syndicat que des encouragements à bien préparer les bac et BEM.