Les compagnies françaises continuent de bouder l'Algérie. Plus deux ans après la signature, en mars 2008, de l'accord algéro-français sur les assurances qui a mis fin au contentieux entre les deux pays dans ce secteur, permettant aux assureurs français de revenir en Algérie, rien n'est encore fait. Aucune compagnie française ne s'est installée dans notre pays, selon le quotidien électronique TSA. Pourtant, au lendemain de la signature de cet accord, plusieurs compagnies françaises dont AXA et la MACIF avaient manifesté leur intérêt à investir en Algérie. Hormis quelques partenariats entre des groupes publics algériens et français qui attendent leur concrétisation, les investisseurs ne se bousculent pas au portillon. Selon des observateurs, la loi de Finances complémentaire 2009, qui stipule que l'Algérie doit garder la majorité (51%) du capital dans tous les projets impliquant des investisseurs étrangers, serait la cause de cette situation. Cette mesure n'arrange pas les affaires des assureurs français qui, selon la même source, désirent des traitements de faveur. Les groupes AXA et AGF ont tenté en vain d'obtenir une dérogation du gouvernement pour créer une filiale à détention totale. M. Abdelhakim Benbouabdellah, le secrétaire du Conseil national des assurances (CNA), coupe court à cette éventualité. «Il n'y aura pas de dérogation. Les dispositions réglementaires sont claires, celui qui veut s'y inscrire la porte est ouverte», a-t-il affirmé. En dépit de ce niet, les assureurs français cherchent à nouer des partenariats notamment avec des banques publiques. En effet, les banques n'ont pas le droit de prendre plus de 15% du capital d'une société d'assurances. Ainsi, «la CNEP tente d'aider Cardif à créer une compagnie d'assurances ‘Dommages' et lui permettre, via ses filiales, de contourner la mesure dite des 49/51», affirme une source proche du ministère des Finances. La BEA est, de son côté, soupçonnée de chercher à ouvrir les portes du marché algérien au groupe AXA. «On ne comprend pas pourquoi nos banques publiques veulent nouer des partenariats avec des assureurs français et pas avec des nationaux, et pourquoi les étrangers n'arrivent-ils pas à convaincre des privés algériens pour créer leurs filiales?», s'interroge-t-on.