Les ministres du gouvernement Ouyahia retiennent leur souffle. Et pour cause, un remaniement ministériel est annoncé, selon des sources officieuses, comme imminent. Selon ces sources : "le remaniement pourrait intervenir dans les plus brefs délais, avant le 16 avril même" nous a confirmé l'une d'elles. Ce changement dans l'équipe gouvernementale va, en tout cas, avoir lieu avant l'annonce du plan quinquennal de développement, promis par le président de la République lors de la campagne pour la présidentielle de 2009. Le plan a également été rappelé par le premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de la passation de la présidence de l'Alliance présidentielle du MSP au RND. "L'annonce du plan quinquennal se fera dans quelques semaines par le président de la République" avait-il confié aux journalistes. Depuis quelque temps, tout semble suspendu. Il y a, tout d'abord, le conseil des ministres qui ne s'est pas tenu depuis plusieurs mois, mais aussi les nombreux projets du gouvernement qui devaient être transmis au parlement et qui sont toujours bloqués au niveau du Secrétariat du gouvernement. Ce changement dans l'équipe gouvernementale alimente le débat, mais aussi les rumeurs dans le microcosme algérois. Certains disent que le retard dans l'élaboration de la liste des membres du bureau politique du FLN est en relation avec ce changement. "Imaginez qu'un ministre figure sur la liste du BP et, le lendemain, il se trouve mis à la porte. Vous savez, tout est possible" nous a confié notre source. "Ce n'est pas normal que Belkhadem prenne autant de temps pour libérer la liste». Il y a quelque temps, on annonçait même la réduction du nombre de portefeuilles et la création de méga-ministères et de secrétariats d'Etat. Un changement qui pourrait prendre en considération les résultats obtenus par chaque ministre sur la base des orientations données lors des auditions qui ont eu lieu le Ramadhan dernier. Le changement pendrait également en considération la gestion des conflits sociaux dans quelques secteurs. Education et Santé entre autres. Les ministres qui refusent d'ouvrir le débat avec les syndicats, pour régler les problèmes des travailleurs, pourraient quitter leurs postes. L'instauration du dialogue était, d'ailleurs, l'une des grandes orientations contenues dans la feuille de route du gouvernement, détaillée devant le parlement par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, il y a une année. A travers ce changement, et indépendamment du fait qu'Ouyahia reste ou non à la tête du Premier ministère, Bouteflika veut des résultats.