La pénurie touchant le médicament «Rubife», utilisé dans le traitement de la sclérose en plaques, a refait surface, et ce, après que le service de neurologie s'est vu dans l'incapacité d'offrir ce médicament à ses patients, il y a plusieurs mois, vu l'augmentation du nombre de cas atteints par cette dangereuse maladie. Des dizaines de patients, souffrant de cette maladie, ont vu leur état de santé se détériorer, suite à la pénurie de l'injection Rubife, qui dure depuis des mois et qui, en plus, est indisponible au niveau de la pharmacie centrale de l'hôpital, une indisponibilité due à la cherté du médicament dont le coût de la seule injection atteint les 80.000 DA. De nombreux patients souffrent donc le martyre, à cause de cette indisponibilité, même au sein du service de neurologie et à ce sujet, un spécialiste de ce service déclarera: «La sclérose en plaques est une maladie neurologique chronique, touchant le système nerveux central, (cerveau et moelle épinière). L'évolution de la maladie entraîne une inflammation et une lésion de la myéline, (tissu protecteur au-dessus des fibres nerveuses) et d'autres cellules du système nerveux.» Ce même interlocuteur poursuivra: «Etant donné que la myéline gère le guidage des signaux nerveux, la lésion du tissu porte préjudice à la transmission des signaux nerveux, ce qui peut influer sur la perception normale, la mobilité et la capacité de réflexion. Cette lésion apparaît sous forme de tâches apparaissant comme des lésions. Ces tâches occasionnent, suivant leur emplacement, des symptômes différents au niveau du système nerveux central. Cependant et en dépit de l'incurabilité de cette maladie, il existe en revanche des traitements qui ralentissent son développement et qui doivent être administrés selon un suivi médical régulier, lequel fixe le dosage et les périodes du traitement, et au cas où il y aurait un retard dans son administration, les patients risquent l'apparition de graves complications illustrées dans des pertes de connaissance répétitives.» Selon les témoignages des patients atteints de cette maladie et qui se rendent régulièrement au service de neurologie pour recevoir le traitement, ils déclareront que l'indisponibilité du traitement dure depuis l'année précédente et en dépit du fait d'avoir interpellé les parties concernées, le problème persiste toujours. A ce sujet, Mme. Amina, une patiente atteinte de cette maladie depuis des années, dira: «Voilà deux mois que je me rends régulièrement au service de neurologie pour pouvoir me procurer l'injection Rubife qui m'a été prescrite par mon médecin traitant, sauf que les responsables du service me disent que le traitement n'est plus disponible au niveau de la pharmacie du service et qu'ils attendent d'être livrés.» Un autre malade confiera: «Il y a 5 mois environ, nous avons vécu le même problème et j'estime que la quantité réceptionnée par le service de neurologie est insuffisante pour les patients, durant la période entière du traitement et l'un des responsables nous a informés que le mieux c'était d'aller se débrouiller soi-même le médicament, mais ma situation sociale ne me permet pas d'acheter une injection qui coûte 80.000 DA. Mon état de santé commence sérieusement à se détériorer et je perds souvent connaissance.» De son côté, le service de neurologie qui reçoit quotidiennement des dizaines de patients, a précisé par l'intermédiaire d'un médecin spécialisé en maladies neurologiques: «Ce traitement est administré par étape et sa gérance prend du temps et du coup, on se trouve souvent confrontés à une rupture de stock; mais en revanche, la responsabilité ne revient pas au service, mais plutôt à la pharmacie de l'hôpital qui doit s'assurer de garantir ce traitement à notre service.» La pharmacie centrale pour sa part, déclarera par la bouche d'une source responsable que «l'injection Rubife fait partie des médicaments rares, achetés de l'étranger et dont l'importation prend du temps, ajouter à cela toutes les modalités des commandes de ce médicament.»