C'est une cascade d'informations accompagnées de rumeurs qui afflue du Caire à propos de l'avenir de la filiale de téléphonie mobile du groupe Orascom Telecom Holding (OTH). Partira, partira pas, telle est la question qui fait objet d'une grosse polémique en Algérie et en Egypte. «C'est de l'intox!» a répliqué, hier, le groupe Orascom. La société de Naguib Sawiris a déclaré qu'elle n'a aucune intention de vendre «sa poule aux œufs d'or» Djezzy. Curieusement, cette dernière rumeur est intervenue le jour même de l'annonce par Orascom du payement à l'administration fiscale algérienne de la dernière tranche (113 millions de dollars) de la facture de 597 millions de dollars qui lui était réclamée par la DGI. Cette fois, le coup est venu d'Egypte via un responsable de la Bourse du Caire qui a déclaré, en direct, à la chaîne Al-Arabia que Orascom était à la recherche d'un partenaire pour la cession de sa filiale algérienne. Il n'en fallait pas plus pour provoquer un mouvement de spéculation autour du titre OTH à la Bourse du Caire, naturellement sensible à ce genre d' «infos». Le groupe Orascom s'est refusé de commenter «les rumeurs qui se propagent sur le marché égyptien. La Bourse du Caire a, quant à elle, tenté de rectifier le tir en publiant un communiqué démentant les propos attribués à son responsable par la chaîne Al-Arabia. Depuis le mois de novembre dernier, et la politisation du fameux match de foot, la présumée vente de Djezzy revient quasiment chaque semaine. Cet énième démenti de la maison mère est peut-être le dernier en ce sens que OTA semble vouloir régler définitivement le contentieux avec les autorités algériennes en décidant de payer, rubis sur l'ongle, ses impôts. Mieux encore, l'opérateur a même payé 49 millions de dollars représentant une tranche de la pénalité, de 74 millions de dollars, que lui a imposée le fisc au titre de retard de payement. L'opérateur égyptien précise que la somme restante, soit 25 millions de dollars, dépend de la décision de justice sur le fond. Le groupe a en effet introduit deux recours auprès de la Direction générale des Impôts, en février et mars 2010, pour contester le redressement fiscal. Ces deux recours ont été rejetés et Orascom a payé successivement 120 millions puis 254 millions de dollars. Ce redressement a été arrêté suite aux investigations des brigades spéciales de contrôle des impôts relevant de la direction des grandes entreprises (DGI), entre mars et octobre 2009. Cela étant dit, Orascom Telecom Algérie est désormais quitte avec l'administration des Impôts en attendant que la justice statue définitivement sur son recours. Si l'opérateur venait à obtenir gain de cause, il récupèrera toutes ses dépenses. Dans le cas contraire- ce qui est fort probable- OTA aura un seul choix : Se soumettre ou vendre.