La 16ème Conférence internationale sur le gaz liquéfié (GNL 16) a pu, finalement, s'ouvrir hier à Oran, au grand soulagement des organisateurs qui redoutaient, hier matin encore, le pire. Et pour cause, le fameux nuage de cendres volcaniques a ravi la vedette à l'événement planétaire, chamboulant du coup le timing des travaux. En attendant les décisions, l'un des axes de travail des participants aura été de rapprocher les positions des producteurs sur la question, en vue d'obtenir un prix "juste" afin d'augmenter les revenus et ne pas pénaliser les consommateurs. Chakib Khelil avait appelé dans ce sens les membres du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) à une meilleure coopération concernant la planification des nouveaux investissements de la chaîne gazière. L'Algérie compte beaucoup sur cet événement pour proposer une révision du volume de production afin de relancer le marché. «Dans un contexte caractérisé par de nombreuses incertitudes, un nouveau modèle de coopération, fondée sur une approche équitable, devrait être envisagé", avait-il plaidé hier devant les participants, lors de l'ouverture des travaux de la 10ème session du FPEG. Le ministre a, également, mis l'accent sur la nécessité de "définir toutes les options possibles pour la mise en oeuvre d'une stratégie adéquate et appropriée pour atteindre les objectifs que s'est fixés le forum". Président en exercice du Forum, il a estimé important pour l'organisation d'évaluer les récentes évolutions sur le marché gazier et d'avoir tous les moyens lui permettant de "parvenir à une analyse pointue afin que l'action du Forum soit fondée sur des conclusions solides". Le ministre qatari de l'Energie, Abdallah ben Hamad al-Attiya, a de son côté précisé que son pays était "proche" des positions de l'Algérie, notamment sur la question d'un prix "juste" du gaz. "Nous sommes tous en rapprochement et d'accord sur tous les sujets. Nous sommes toujours d'accord sur les objectifs et les stratégies qui sont dans l'intérêt des pays producteurs", a-t-il déclaré. "Le plus important pour nous est d'arriver à établir un prix idoine pour le gaz indexé au prix du pétrole", a-t-il précisé. Le ministre avait affirmé le 12 avril que «la question n'est pas de réduire ou non la production de gaz», en ajoutant que seule la question des ventes sur le marché spot devait être évoquée à Oran. «Le Qatar n'envisage pas de réviser ses accords d'exportation», avait-il ajouté, expliquant que le Qatar a «des contrats à long terme avec des obligations pour le vendeur et l'acheteur». Le ministre russe de l'Energie, M. Shmatko, a déclaré ; lui, que «les pays membres du forum sont décidés à faire face à la chute des prix du gaz", préconisant une autre approche que celle de l'Algérie et du Qatar, craignant une flambée des prix dans le cas de la baisse de production. Ces divergences, soutenues par des intérêts contradictoires, démontrent que l'OPEP du gaz risque de n'être, et pour longtemps, qu'un vœu pieu. Si un consensus, fut-il minimum, n'est pas trouvé, la conférence s'achèverait alors sur un goût d'échec qui va inévitablement décevoir Chakib Khelil qui attendait beaucoup de ce rendez-vous pour espérer tourner la page des scandales de Sonatrach.