Le 21 décembre 2008, au niveau d'un barrage de la gendarmerie sur la RN11, plus exactement à proximité de la station d'essence de Sidi El Bachir, le conducteur d'une Mitsubishi, voyant les gendarmes, prend la fuite et abandonne son véhicule. Poursuivi, il est arrêté et la fouille du véhicule permet à ces mêmes éléments de saisir 91 kg de kif, dissimulés dans son réservoir d'essence. Par ailleurs, une Clio a également été interceptée. En effet, c'est M.A., le mis en cause arrêté, qui a déclaré aux enquêteurs que ses complices le suivaient derrière. Interrogé, il reconnait les faits et passe littéralement aux aveux, expliquant que le kif était importé du Maroc par C.O. Quant à la quantité de kif, saisie à son niveau et qui aurait due être transportée contre la somme de 3.000 DA le kilo, elle allait être distribuée. Cinq kilos devaient, en effet, être remis à R.N., arrêté également à bord de la Clio. Ce dernier nie de bloc les griefs arrêtés à son encontre et affirme être innocent. Une thèse reprise par B.M., également intercepté dans la Clio. Signalons que l'enquête a déterminé que la Mitsubishi saisie avec le kif, avait été volée à Batna et qu'une plainte en ce sens avait été déposée en 2006. Présentés devant le magistrat instructeur, les mis en cause sont écroués pour le grief d'importation, commercialisation de stupéfiants, faux et usage de faux et vol. Appelé hier à la barre, M.A. maintient ses déclarations et reconnait ainsi les faits arrêtés à son encontre, tout comme il explique que c'était lui qui avait trafiqué le réservoir de la Mitsubishi, et ce, afin de contenir la quantité d'un quintal de kif. Puis il ajoute que c'est C.O. qui l'approvisionnait en kif. Concernant les fournisseurs, il déclare ne pas les connaître mais qu'il s'agit de Marocains qui ramenaient le kif jusqu'à Béni-Saf et c'est là que le chargement s'opérait. Interrogés, les autres mis en cause nient les faits. Toutefois, lors des débats, le nom de C.O. ne passe pas inaperçu et c'est la présidente même de l'audience qui s'en rend compte. En effet, un autre trafiquant, portant le même nom, avait déjà été jugé dans une affaire de trafic de stupéfiants, il s'agissait de C.F. Questionné à ce propos, C.O. confirme le lien de parenté. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis la peine de 20 ans de réclusion criminelle et la défense de M.A. a plaidé les circonstances atténuantes. Celle des trois autres, a demandé, quant à elle, leur non-culpabilité. Aux termes des délibérations, les deux premiers mis en cause sont condamnés à vingt ans de réclusion, alors que les deux derniers ont écopé de sept ans. Signalons que la victime qui s'est constituée partie civile pour le vol de son véhicule, avait déclaré, lors de l'audience, que sa voiture lui avait été remise dans un très mauvais état.