Le directeur de l'agence d'Oran de l'Office national des droits d'auteurs, ONDA, a tiré à boulets rouges, sur les éditeurs en les accusant de complicité dans le piratage des CD, une action qui a eu un impact direct sur les revenus de la caisse publique, considérant que le chanteur qui plagie n'est pas le seul responsable et que derrière ce trafic, se cache tout un réseau qui écoule une marchandise gravée sur le marché parallèle. Un trafic qui nuit gravement aux artistes et à leurs revenus, vu qu'il a pris beaucoup d'ampleur et que les sanctions sont vaguement appliquées à l'encontre des impliqués. Ce trafic porte aussi atteinte à l'économie nationale et il faut savoir que les sanctions, accompagnant ce délit, varient entre la peine de prison qui est de 2 ans ferme et une amende de 500.000 DA. Ces propos sont intervenus à la marge des portes ouvertes qui ont été lancées, hier, au siège de l'ONDA à Oran et continueront jusqu'au 2 mai prochain. Ils coïncideront avec la journée mondiale du livre et des droits d'auteurs qui se déroule le 23 avril de chaque année, ainsi que la journée mondiale de la propriété intellectuelle qui se déroule le 26 mai de chaque année. L'ouverture officielle a vu la présence de représentants de l'APW, ainsi que celle de plusieurs éditeurs, et bien sûr avec la présence de personnalités artistiques à l'instar de Baroudi Benkhedda, ainsi que Houari Ftita et le parolier Mekki Nouna. La discussion a porté sur la souffrance des auteurs et des éditeurs, suite à la piraterie et au plagiat qui lèsent le milieu artistique, selon les déclarations des responsables. A cet effet, le directeur de l'ONDA d'Oran a appelé à la multiplication des efforts de tout le monde et ce, pour mettre un terme à ce phénomène, en indiquant que les lois doivent être appliquées à la lettre, demandant ainsi la réalisation d'une instance judiciaire spécialisée dans ce domaine, comme cela se fait à l'étranger. Il a aussi demandé d'interdire l'accès de CD vierges, via les frontières maritimes et terrestres, par des gens qui n'ont rien avoir avec le domaine, en demandant que cette activité soit restreinte aux seuls éditeurs. Notre interlocuteur révélera ensuite que les revenus de l'ONDA ont régressé de 80%, et cela est dû à la diminution des enregistrements au niveau de l'ONDA dont le chiffre annuel est de 500.000 seulement, un chiffre très bas par rapport à celui de 2004 où il avait dépassé les 12 millions d'enregistrements. D'une autre part, des chiffres avancés par l'ONDA font état de la saisie de 13.616 CD gravés rien qu'au 1er trimestre de l'année en cours, tandis que 124.000 ont été saisis l'année dernière. Alors que le nombre d'affaires traitées par la justice dans ce domaine est de 328 et la justice s'est prononcée dans 84 d'entre elles par la prison avec sursis dans la plupart des cas.