Quel regard le citoyen jette-t-il sur le secteur de la pêche? Désabusé et négatif. Et pour cause, la sardine –autrefois, plat du pauvre- est devenue aujourd'hui un luxe, hors de portée des petites bourses. 300 dinars, quand il a la chance de la trouver! Rares sont les poissonniers qui continuent à se battre pour maintenir à flot une corporation au bord du naufrage. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques (MPRH) va tenter de lancer une nouvelle bouée de sauvetage en programmant pour le mois d'octobre prochain ses 2èmes assises nationales. L'objectif, selon le MPRH, pour la période 2010-2014, va porter sur la connaissance des stocks halieutiques, la restructuration des pêcheries, la préservation de la pêche artisanale, l'organisation du circuit de commercialisation, le développement de l'aquaculture, l'encadrement financier et fiscal, la réforme législative et le recadrage de la coopération internationale. Ce rendez-vous sera précédé par des pré-assises qui débutent aujourd'hui à Chlef pour continuer à Ghardaïa le 19 mai et à Bejaia le 29 du même mois. Elles seront placées sous le thème "durabilité de l'exploitation" et permettront d'établir un premier bilan des cinq dernières années, et ce, depuis les premières assises nationales tenues en 2005. Ces rencontres seront l'occasion d'exposer la vision de développement du secteur à l'horizon 2025 avec une première étape 2010-2014, et de mettre à contribution tous les acteurs nécessaires à la réussite de la politique de développement du secteur, arrêtée par le schéma de développement de la pêche pour 2025. Cinq ateliers seront ainsi organisés lors de chaque rencontre régionale dont les travaux aborderont également les objectifs du secteur de la pêche et des ressources halieutiques pour la phase 2010-2014. Simple coïncidence ou concomitance délibérée? L'Agence nationale de promotion du commerce extérieur ALGEX) et le programme de promotion des exportations hors hydrocarbures (Optimexport) organiseront, jeudi prochain à Alger, un séminaire consacré à la filière du poisson sous le thème : "Quelles opportunités de développement à l'international". L'objectif de cette rencontre, explique-t-on «est d'améliorer l'offre d'information aux entreprises sur les échanges mondiaux, l'approche des marchés extérieurs et les secteurs porteurs à l'international pour cette filière». Il y a lieu de souligner un paradoxe, qui n'a pas d'ailleurs échappé à la vigilance des organisateurs, à savoir que la production halieutique nationale est en progression de 42% par rapport à la dernière décennie, alors que l'offre intérieure en produits de la pêche reste encore faible au vu du ratio de consommation annuelle de poisson par habitant (4,58 kg en 2001, 5,12 kg en 2006), toujours en deçà de la norme fixée par l'ONU (6,2kg). Ainsi, avec une zone de pêche estimée à 9,5 millions d'hectares, un littoral de 1.200 km et des ressources halieutiques en zone côtière évaluées à 200.000 tonnes /an, l'Algérie dispose d'un potentiel insuffisamment exploité et des réserves de 100.000 tonnes/an environ.