Un scandale. Le mot n'est, peut être, pas assez fort pour qualifier la «sanction» annoncée par la Fédération internationale de football (FIFA) à l'encontre de l'Egypte pour laver l'affront du 14 novembre 2009 au Caire.Disputer, à moins de 100 km du Caire, ses deux premiers matches de qualification au Mondial 2014 et une amende d'environ 71.000 euros. Aucun Algérien, et probablement aucun Egyptien, sauf Samir Zaheer peut-être, ne s'attendait à une telle générosité de l'instance du foot mondial à l'égard des Pharaons coupables d'avoir tendu un véritable traquenard aux Verts, lors de la nuit maudite du 14 novembre, à la sortie de l'aéroport du Caire. C'est, incontestablement, une douche froide pour tous ceux qui attendaient une sanction exemplaire de la part de la FIFA contre un pays coupable d'une agression caractérisée contre une sélection nationale, qui plus est. Mais au bout d'un suspense de six mois, la sentence paraît, pour le moins, largement en deçà du grave préjudice physique et moral infligé aux Verts, certes, mais également à toute l'Algérie. Ainsi donc, ces images insoutenables du visage ensanglanté de Lemouchia qui ont choqué le monde entier n'ont pas convaincu Blatter et ses comparses que les supporters égyptiens avaient prémédité leur coup sous le regard bienveillant des forces de l'ordre. Pour largement moins que cela, des pays et des clubs en Europe ont été sévèrement sanctionnés. Mais, l'instance de Blatter n'a fait qu'envoyer l'équipe de Shehata au grand stade «Borj El Arab» d'Alexandrie! Est-ce une sanction que d'éloigner une équipe nationale d'une ville à une autre? Cela prête à rire, n'était le fait que c'est notre fédération qui vient de subir un tel camouflet et que ce sont nos joueurs et nos supporters qui ont vécu le cauchemar au Caire. Loin de tout chauvinisme et autres rancunes, le verdict de la FIFA qui devait servir de rappel à l'ordre constitue plutôt un encouragement de ce genre de pratiques barbares. Le fait est que les Egyptiens ont crevé la toile, hier, sur cette décision qu'ils ont assimilée à une «autre victoire» de Zaheer et de l'Egypte sur l'Algérie. «On s'attendait au pire, et là, nous sommes très contents et soulagés de ce verdict», commentait Abou Roudeina l'un des bras droits de Zaheer. Les internautes égyptiens, eux, se faisaient un malin plaisir à «narguer» les Algériens qu'ils accusent de «gueuler pour rien». Curieusement, la Fédération algérienne de football n'a pas jugé utile de faire appel de ce verdit inique ni de le commenter. A moins que l'on veuille clore ce dossier encombrant, la veille de l'élection du secrétariat général dans laquelle Blatter voudrait succéder à lui-même (2011). Mais, tout compte fait, il se confirme désormais que le poids de l'Egypte va largement au-delà de la CAF. En revanche, notre fédération a prouvé ses limites dans le lobbying en Afrique et à Zurich. Dommage.