Elles sont nombreuses, les familles n'ayant toujours pas bénéficié du relogement, entrepris dans le cadre du programme de lutte contre le vieux bâti, et ce, bien qu'elles répondent à toutes les conditions, leur ouvrant une priorité d'accès au logement. Certaines familles vivent toujours sous la menace d'un effondrement alors que d'autres ont été carrément chassées des habitations qu'elles occupaient et ont préféré se retrouver dans la rue, plutôt que de périr sous les décombres de leurs habitations vétustes, appartenant, dans leur grande majorité, à l'office de promotion de gestion immobilière, OPGI. En attendant qu'un autre drame ne survienne à Oran, les services du secteur urbain s'abstiennent de prendre en charge cette problématique. Ainsi, les familles se trouvant dans cette situation difficile, ne cessent de s'interroger sur leur sort, et ce, en l'absence d'une lueur d'espoir susceptible de soulager leur souffrance qui dure depuis de longues années. Parmi ces infortunés, Chahih Nadia, âgée de 44 ans et ayant acquis son logement à 30 millions de centimes, dans le cadre de la cession des biens de l'Etat en 1997, elle dit: «Le logement que j'occupais se trouve au 7, rue Lakehal à Eckmühl et le 11 mai en cours, les services de la daïra ont procédé au relogement d'une vingtaine de familles. L'immeuble a été ensuite fermé et moi, j'ai été mise à la rue. Je n'ai pas eu droit au relogement, à l'instar de mes voisins et encore moins au recasement dans un centre de transit. Mes objets personnels ont été emmenés à la fourrière communale et actuellement, je suis une SDF.» Cette situation est partagée par de nombreuses familles, exclues des différentes opérations de relogement, réalisées à Oran et dont celle ayant récemment profité à 196 familles. En effet, ces familles estiment avoir totalement le droit à un relogement, mais elles ne l'ont toujours pas obtenu. Un membre de la famille Hambali qui habitait un immeuble vétuste, se trouvant dans la rue Daho Kada, témoignera pour dire: «Nous avons entièrement le droit au relogement, étant donné que nous habitons des maisons menaçant ruine, appartenant à l'OPGI, depuis les années 60. Nous voulons une solution à notre problème, vu que nous vivons dans une crainte et une angoisse permanente.» Il est à souligner que les services de la commune ont recasé plusieurs familles qui occupaient des immeubles menaçant ruine dans des centres de transit, aménagés dans des écoles non fonctionnelles et dont la structure physique contient de l'amiante, à l'exemple des deux établissements Tenazet Tahar et Mostéfaï Si Benyessad à El Hamri, qui abritent actuellement plus de 36 familles.