Le 25e Sommet France-Afrique se tiendra les 31 mai et 1er juin, à Nice, en France. La participation de l'Algérie, à cette rencontre, sera certainement la plus remarquée. Avec ou sans Bouteflika, elle le sera en tous les cas. La présence du président algérien sera vue comme étant un signe de réchauffement des relations, tendues, entre Alger et Paris. Mais, sauf surprise de dernière minute, Bouteflika ne sera pas de la partie. En effet, les services de la Présidence, et encore moins ceux du ministère des Affaires étrangères ou du pays organisateur, la France, n'ont pas encore confirmé le déplacement du chef de l'Etat. Et le poids des mauvaises relations entre Alger et Paris risque de peser lourd sur la décision. La dégradation des relations a débuté en 2005 avec l'adoption, par le parlement français, d'une loi glorifiant le colonialisme. La visite du président Sarkozy, en Algérie, n'avait pas contribué à apaiser la situation. Conséquence, plusieurs accords de partenariat entre les deux pays, dont le nucléaire civil entre autres, sont demeurés lettre morte. La récente levée de bouclier en France, au sujet d'une loi algérienne criminalisant le colonialisme, proposée par un député, n'a fait que renforcer l'idée selon laquelle, sur les deux rives de la Méditerranée, un malaise couve. La visite du président Bouteflika à Paris ne serait plus à l'ordre du jour, donc. Car le Sommet est avant tout une rencontre entre une puissance et ses anciennes colonies. Et ce ne sera pas de Nice que viendra ou commencera le dégel. Alger attend, toujours, des excuses de Paris concernant les crimes coloniaux, mais la France refuse. Les observateurs voient en la présence du président égyptien Hosni Moubarak, une raison supplémentaire de bouder le Sommet. Si le volet politique observe une certaine stagnation, allant jusqu'à la régression, le commerce marche, et il n'est pas exclu qu'une délégation d'hommes d'affaires et d'organisations patronales soient de la partie, à Nice. Et pour cause, la tonalité très business du sommet. Les organisateurs annoncent la participation de près de 230 entreprises africaines et françaises, ainsi que des organisations syndicales. Outre les 52 Etats d'Afrique et la France, le sommet verra la participation de représentants de l'UE, de l'Organisation internationale de la francophonie, de la FAO, de la Commission de l'Union africaine et de la Banque Mondiale. Le président Bouteflika avait participé au précédent sommet, tenu à Cannes, en février 2007. Ce nouveau rendez-vous marque le cinquantenaire de la décolonisation. Sauf retournement de dernière minute, aucun chef d'Etat de l'UMA n'assistera au Sommet ? Tout au moins, aucun d'eux n'a confirmé sa participation.