Les relations entre l'Algérie et la France sont dans une phase de glaciation, quasiment sans précédent dans l'histoire des deux pays. S'achemine-t-on vers un dégel, à l'occasion du sommet France /Afrique? Ce rendez-vous, le 25ème du genre, regroupera, dans le sud de la France, les chefs d'Etat africains du 31 mai au 2 juin, et verra la participation du président Abdelaziz Bouteflika. Fidèle à lui-même, le chef de l'Etat a fait durer le suspense avant de donner son accord. Comme pour le premier sommet de l'UPM, à Paris, le 13 juillet 2008, c'est l'Elysée qui a confirmé cette présence, en indiquant que l'Algérie serait le seul pays du Maghreb, avec la Mauritanie, à être représenté au niveau des chefs d'Etat. Une importante délégation de la présidence de la République est sur place à Nice depuis déjà quelques jours pour préparer l'arrivée du président Bouteflika, selon le journal en ligne «viva–lalgérie». La tenue de ce sommet, annuel, coïncide cette année avec la célébration des indépendances des pays de l'Afrique. «Le sommet de Nice est à observer avec beaucoup d'attention du fait que la relation de Nicolas Sarkozy avec l'Afrique a mal commencé avec son discours de Dakar où il évoquait l'homme africain qui n'est pas rentré dans l'Histoire». L'Algérie ne semble pas en attendre la moindre retombée puisqu'elle y voit un regard néocolonial persistant de la France. Une sorte de prolongement organique de la francophonie, vis-à-vis de laquelle l'Algérie entretien une relation de répulsion/attraction. Selon des sources proches de ce sommet, ce seront les questions d'ordre économique qui seront au menu avec la participation d'entrepreneurs français et africains et de syndicalistes. Il s'agira certainement pour la France de poser les termes d'un nouveau partenariat avec ses ex-colonies, où elle est aujourd'hui sérieusement bousculée par la Chine, le Brésil et l'Inde avec des économies émergentes qui sont en quête de marchés. Cet enjeu n'intéressera que passablement l'Algérie pour qui le sommet sera surtout une occasion de renouer les fils du dialogue avec Paris. Le fait que le président Bouteflika assiste à ce sommet est en soi un signe de bonne volonté politique qui témoigne d'une détermination à projeter les relations bilatérales dans l'avenir. Car cette rencontre, qui sera l'occasion de faire sauter les blocages psychologiques, permettra surtout de dégager l'horizon avec, en perspective, une visite du président Bouteflika à Paris. Cette visite servira de déclic pour la mise à plat des dossiers, nombreux, qui devraient être réglés.