Après exactement 12 jours de moments d'angoisse et d'inquiétudes, émaillés sur d'hypothétiques interrogations et vécus par la population locale de Sidi Ali Benyoub, à 37 km au sud-ouest de Sidi Bel-Abbès, et après d'intenses recherches menées vainement par les éléments des forces combinées, l'ancien chef des patriotes et ancien DEC de la ville, en l'occurrence Méghérbi Idriss, a été retrouvé, dans la nuit de vendredi à samedi, décapité, selon notre source d'informations, et déposé dans un champ de blé, à quelques encablures du lieu de son enlèvement. Des recherches d'envergure sont entamées depuis l'annonce de la découverte du cadavre en vue de retrouver sa tête. Pour rappel, Si Idriss, un octogénaire, a été enlevé dans l'après-midi du mercredi 26 mai dernier, depuis la ferme agricole qu'il avait l'habitude de visiter quotidiennement. Cette exploitation agricole individuelle est située à quelque 5 km au sud de Sidi Ali Benyoub, à l'orée du CW 48 B menant vers Telagh. Le défunt martyr, a-t-on appris de ses compagnons, est l'un des rares hommes algériens qui avaient forcé le destin et pris part dans deux époques de lutte armée, distinctes dans le temps et l'espace: Moudjahid dés les premières heures de l'embrassement de l'Algérie, puis un pionnier de la lutte anti-terroriste, entamée dans les années 90. Alors qu'il était nommé DEC de Sidi Ali Benyoub, il avait repoussé, à plusieurs reprises, maintes incursions terroristes, parvenant à éliminer trois criminels lors d'opérations d'embuscade ou de contre-attaques dans la ville. Tout le monde en témoigne, aujourd'hui, que si Idriss est l'auteur de la célèbre allocution prononcée devant une forte assistance en 1994, lors d'une réunion officielle avec l'ancien président de la République, Liamine Zéroual: «Monsieur le président, dites à vos soldats de rejoindre les casernes, nous sommes prêts à combattre les terroristes et dans le maquis!». Cette brève déclaration, tout le monde s'en souvient, avait vite fait le tour d'Algérie. C'était le premier cri de la lutte implacable, un cri qui avait ébranlé et à jamais le diktat imposé par la horde terroriste. Feu Si Idriss, que Dieu ait son âme, est également un lieutenant de la glorieuse ANP avec laquelle il avait participé à la guerre de 1967, au Moyen-Orient. Une marée humaine, de hautes personnalités civiles et militaires, étaient au rendez-vous pour les funérailles du héros.