Les carrières de concassage se sont multipliées ces dernières années à Sidi Ali Benyoub (ex-Chanzy), à 25 km au sud-ouest du chef-lieu de wilaya. L'on compte à présent pas moins de neuf carrières dans cette région qui est devenue la plaque tournante des opérateurs de production d'agrégats qui approvisionnent l'ensemble des wilayas de l'ouest du pays. Les dizaines de camions affluent quotidiennement vers l'ex-Chanzy, réputé pour son eau curative et ses vergers verdoyants, et repartent avec des tonnes de produits destinés aux divers chantiers de BTP. Un constat alarmant est vérifié tous les jours surtout au plan environnemental devenu malsain. Cette gabegie en fait de pollution se répercute sur le cadre de vie des habitants de Sidi Ali Benyoub. Un spectacle désolant de poussière fait partie désormais de leur quotidien. Les habitants ont à maintes reprises présenté leurs doléances aux autorités locales (APC, daïra et wilaya), mais en vain. En effet, et selon une lettre ouverte adressée aux plus hautes autorités du pays et appuyée par une longue pétition, les citoyens de cette localité s'insurgent contre la dégradation de leur cadre de vie. Ils ont notamment signalé les rejets de poussières dégagés par les carrières qui ont, en plus de dégrader la flore, provoqué des allergies et des maladies respiratoires à 18% de la population de la daïra de Sidi Ali Benyoub. Par ailleurs, les signataires de la pétition insistent sur les vibrations engendrées par les forts tirs à l'explosif (60 kg au lieu de 10 kg) qui se sont répercutées sur la nappe phréatique et les bâtisses tout en terrorisant quotidiennement les enfants ainsi que les adultes. À ce sujet, et selon la direction de wilaya de l'environnement, une étude a été réalisée par l'université Djillali-Liabès qui a relevé de réelles nuisances et estime que les carrières doivent être nécessairement dotées d'équipements de filtres d'une meilleure efficacité. De même pour les transporteurs qui sont eux aussi soumis à des normes de protection en vigueur et prescrites par un arrêté du wali. De leur côté, les spécialistes en matière de vibrations recommandent la mise en place à travers ces sites de production de sismographes d'analyse systématique des vibrations engendrées par les tirs à l'explosif en utilisant les techniques les mieux adaptées. Quant à l'utilisation des filtres contre la poussière, il semblerait que seul une entreprise est dotée de cet équipement qui nécessite un important investissement. Mais ce dernier, selon nos sources, n'est pas encore opérationnel et demeure au stade de l'installation. S'agissant de l'utilisation d'explosifs et la conformité des transporteurs de graviers avec l'arrêté du wali, nous apprenons que “des sorties sur le terrain ont démontré que toutes les dispositions réglementaires sont respectées”. B. AZIZ