L'autoproclamé président du gouvernement provisoire de Kabylie (GPK), Ferhat Mehenni, qui comptait beaucoup sur le soutien des pays occidentaux, notamment l'ancienne puissance coloniale, pour assouvir son désir, vient de subir un premier revers. La France a fait savoir, de manière officielle, qu'elle était attachée à l'intégrité territoriale de l'Algérie. En effet, huit jours après la formation de ce pseudo gouvernement à Paris, la France vient de couper l'herbe sous les pieds de Ferhat Mehenni. «Nous sommes attachés à deux choses: la qualité des relations bilatérales dans l'esprit des déclarations du président Nicolas Sarkozy au sommet de Nice et le respect de l'intégrité territoriale de l'Algérie dans ses frontières internationalement reconnues» a déclaré Bernard Valero porte-parole du Quai d'Orsay. Le collaborateur de Kouchner a précisé que notre seul souci avec l'Algérie c'est celui de «travailler au renforcement de nos relations bilatérales». Exit donc l'autonomie et le gouvernement provisoire de Kabylie qui ne font pas partie des préoccupations de la France. Une réponse cinglante à Ferhat Mehenni qui a déclaré, la semaine dernière, qu'il recherchait «des soutiens politiques pour notre cause». Il a poussé le culot jusqu'à avancer que la prochaine étape «est sa reconnaissance par les instances internationales». Mais voilà que la France sur laquelle il comptait beaucoup pour lui servir de marchepied lui fait faux-bond de la manière la plus sèche qui soit. Aussi, la précision du porte-parole du Quai d'Orsay s'adresse à ceux qui soupçonnent la France de sponsoriser ce mouvement pour déstabiliser l'Algérie. Mieux, Bernard Valero a défendu les autorités algériennes en faisant remarquer que la spécificité kabyle est reconnue même en Algérie. «En ce qui concerne la spécificité culturelle kabyle, elle a été reconnue comme telle par les autorités algériennes qui ont accordé à la langue berbère le statut constitutionnel de langue nationale, en 2002», a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay. Des déclarations qui vont, sans doute, porter un coup au moral de Ferhat Mehenni qui croyait pouvoir compter sur l'appui de Paris où il réside depuis des années pour faire réussir son plan d'autonomie. Et connaissant le poids de la France au sein de la communauté internationale, s'agissant de ses ex-colonies, il est aisé de deviner que le projet de Mehenni va mourir de sa belle mort. Il ne lui restera que de compter sur la propagande marocaine dont il soutient d'ailleurs le plan d'autonomie pour le Sahara occidental. Lâché par Paris, Mehenni serait tenté de se jeter dans les bras de Sa majesté qui en ferait un bon sujet…