Les dix transformateurs de lait qui se sont insurgés contre les dernières décisions de l'Office national interprofessionnel de lait (ONIL) semblent être lâchés par tout le monde et sont sérieusement accusés d'être derrière la pénurie de lait qui affecte les wilayas du centre du pays. Hier, c'était au tour de Mustapha Benbada, ministre du Commerce, d'ouvrir le feu sur les dix transformateurs, les qualifiant de «perturbateurs». Le successeur de Hachemi Djaâboub a déclaré à la presse qu'il «s'agit d'une minorité de perturbateurs. Tous les producteurs sont approvisionnés régulièrement et sans aucun problème par l'ONIL qui est un organisme en charge de la régulation». M. Benbada est devenu, ainsi, le dernier responsable en date à «lâcher» les laitiers après le ministère de l'Agriculture et la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA). Mustapha Benbada a, également, expliqué que ces transformateurs, qui ont pénalisé une dizaine de wilayas du centre du pays, «se sont engagés dans une bataille incompréhensible et injustifiée». Il ajoutera que «le ministère de l'Agriculture a pris des décisions par le biais de l'ONIL afin de mieux réguler le marché et nous le soutenons dans sa démarche». Par ces déclarations, M. Benbada vient soutenir officiellement les mesures décidées par le département de Rachid Benaïssa. Reste à savoir si les transformateurs de lait continueront à réduire le volume de production après avoir été épinglés par tous les organismes et institutions en charge de ce dossier. Une réunion s'est tenue, hier, au ministère de l'Agriculture afin, dit-on, de prendre les mesures nécessaires pour faire face à de telles situations. Les résultats de la réunion seront communiqués aujourd'hui. Par ailleurs, le ministre du Commerce a présidé, hier, une conférence consacrée aux infractions au code du commerce et les risques d'intoxications alimentaires. Le nombre des infractions recensées pendant l'année écoulée s'élève à 190.000, représentant une valeur de 875 millions de dinars liée aux procès infligés à la suite de ces infractions. Un million d'opérations de contrôle ont été effectuées durant l'année 2009 sur les commerces de détail et de gros. Ces opérations se sont soldées par la fermeture de 10.000 commerces. Le nombre des intoxications enregistrées durant l'année 2009 s'élève à 4.400 cas, dont deux décès.