La première dame du Parti des travailleurs, qui cherche certainement à prouver qu'elle est dans le coup dans cette ambiance nationale où il n'y a que pour le football et l'Equipe nationale en particulier, risque cependant de subir de plein fouet les foudres des sportifs. Jeudi, lors du Conseil national de son parti, elle a trouvé qu'on en fait un peu trop. "Nous avons exagéré dans les discussions sur le football, au point que l'évènement a failli nous faire oublier des questions plus importantes", tacle-t-elle. Louisa Hanoun s'inscrit, également, en porte à faux par rapport à la nouvelle orientation que les responsables politiques entendent donner au football national, en dénonçant la mise en place du professionnalisme. Pour elle ce sera la porte ouverte «à la domination de l'argent et des lobbies, alors que le sport en Algérie et notamment le football ont une dimension populaire". Ceci pour l'anecdote. Pour le fond, Louisa Hanoun fera un survol des questions qui font l'actualité. A commencer par l'accord d'Association avec l'Union européenne qui a été, la semaine dernière, au centre des discussions entre Alger et Bruxelles. Surfant sur les déceptions générées par cet accord sur l'économie algérienne, elle ne demande ni plus ni moins que sa remise en cause «compte tenu de ses effets négatifs qui ne servent pas les intérêts du pays». Hanoun va plus loin dans son réquisitoire en jugeant que son maintien est de nature à plomber «le plan des investissements publics et la loi de Finances complémentaire 2009». Elle veut que l'Algérie «s'affranchisse» de cet accord, mettant en garde contre le piège que pourrait constituer la position de l'Union européenne par rapport au dossier du Sahara occidental sur lequel elle est pour le principe de l'autodétermination. La première dame du Parti des travailleurs, tout en saluant le coup de barre du gouvernement dans le sens du patriotisme économique, à travers les mesures prises à ce propos, déplore un manque de visibilité dans la démarche du gouvernement. "Il y a une amélioration du pouvoir d'achat, la lutte contre la spéculation, la maîtrise des prix et les efforts de l'Etat pour améliorer la situation". Mais ceci "se fait de manière anarchique car les priorités ne sont toujours pas claires", a-t-elle regretté. Louisa Hanoun n'omet pas la situation qui prévaut actuellement au complexe sidérurgique d'El Hadjar. Elle exprime son soutien à la grève des travailleurs, mais appelle à la nécessité de sa renationalisation. Au plan politique et sans accuser personne, Louisa Hanoun insiste sur l'urgence qu'il y a à la mise en place de réformes politiques». "Les institutions qui ont favorisé la corruption ne sont pas aptes à la combattre". En tous les cas, avertit-elle, sa formation ne sera pas prise de court. Elle est déjà prête à des élections anticipées. Mais elle n'a pas précisé lesquelles.