C'est dans une ambiance électrique que l'expulsion des six familles, occupant une bâtisse vétuste qui se trouve dans la rue Benaouda Houari à Medioni, dépendant administrativement du secteur urbain d'El Hamri, s'est faite, hier. Cet immeuble est la propriété d'un particulier qui vient d'obtenir des instances judiciaires, un jugement en sa faveur, lui permettant de récupérer son bien. Toutefois, les familles, très en colère et concernées par cette expulsion, ont déclaré qu'elles étaient désormais résignées à vivre dans la rue, et ce, après que les commissions de la daïra les ont exclues du relogement, entrant dans le cadre du RHP, mis en vigueur, depuis fin 2008 dans la commune. Les choses ont risqué, hier, de dégénérer, lorsque cette expulsion, ayant touché six familles du quartier de Medioni, a été mise en application. Les services des forces de l'ordre sont alors intervenues et ont pu maîtriser la situation, surtout la colère des familles qui ont été frustrées par une expulsion, exécutée sans aucun préavis, selon les confirmations de l'une de ces habitantes, Rami Chabha qui occupe son appartement depuis l'indépendance: «Cette bâtisse appartient à un particulier qui nous a demandé de vider les lieux, depuis 2004 et face à notre refus, il a eu recours à la justice et a donc obtenu gain de cause. Et voilà, sans même nous avertir, l'huissier est venu exécuter l'expulsion. Où allons-nous vivre, nos enfants et nous, maintenant? Même les commissions de la daïra, chargées de recenser les habitants du vieux bâti et qui sont venues à plusieurs reprises, n'ont jamais accepté de nous inscrire dans les programmes de relogement.» De son côté, une autre habitante, A.F., qui se trouvait alors sur son lieu de travail et qui s'est précipitée de regagner son domicile, dés qu'elle a été avertie de cette expulsion, n'a pu que constater les faits et ramasser ses affaires pour vider les lieux, sachant qu'elle est mère de 4 enfants et vit dans cette bâtisse depuis l'indépendance. Parmi les expulsés, il y a aussi un directeur d'une instance pédagogique qui vit dans cette bâtisse depuis 16 ans. Une autre famille, par contre, a refusé d'obtempérer et un père de famille s'est cloîtré dans son domicile, et ce, jusqu'à ce que les services de l'ordre l'aient résonné, le convaincant ainsi à sortir. Par ailleurs, l'huissier de justice, chargé d'exécuter cette expulsion, a indiqué que cet avis d'expulsion a été reporté à trois reprises. Concernant le préavis, il a précisé que d'un point de vue juridique, l'avis d'expulsion se devait d'être exécuté sans que les personnes concernées ne soient avisées du jugement, vu que son exécution est valable, dès que la justice se prononce.