Ils ont mis l'accent sur la nécessité d'évaluer avec exactitude le nombre des immeubles qui menacent ruine. Deux ministres et pas des moindres viennent au secours de la capitale de l'Ouest en raison de la vétusté de son bâti. Il s'agit du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Zerhouni, et du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa. La question du vieux bâti a été posée avec acuité, hier, lors de la rencontre coprésidée, à Oran, par les deux minis-tres. Les deux hôtes de la ville d'Oran ont mis l'accent sur la nécessité d'évaluer avec exactitude le nombre des immeubles qui menacent ruine. Ils ont mis l'accent pour dégager, le plus tôt possible, les sites qui nécessitent une réhabilitation en priorité. Cependant, plusieurs contraintes liées à l'aspect réglementaire, juridique et financier sont relevées. Ces contraintes posent une autre problématique compliquant l'identification de la nature de l'immeuble à restaurer. «La réglementation ne permet pas l'intervention des pouvoirs publics dans le secteur privé», a expliqué Noureddine Moussa. Pour sa part, le ministre de l'Intérieur a, dans son intervention, mis l'accent sur l'urgence de l'évaluation du vieux bâti à risques. «Au-delà des effets et des conséquences des derniers séismes, il faut évaluer la problématique des constructions qui peuvent poser problème», a recommandé Yazid Zerhouni. Selon lui, l'évaluation n'a, jusqu'à présent, pas été faite. Plusieurs facteurs se sont associés a-t-il expliqué. L'état des lieux actuel des bâtisses interpelle les plus hauts responsables hiérarchiques. Les deux ministres qui se sont succédé tour à tour à la prise de parole sont plus que décidés à associer tous les acteurs qui ont une relation directe ou indirecte en matière de diagnostic. Il s'agit impérativement d'associer le contrôle technique des constructions. Les bilans donnés sont plus alarmants. Le recensement de 2005 fait état de 1990 bâtisses, dont 1588 immeubles appartenant à l'Opgi, contre 402 autres relevant du secteur privé, menacent ruine. Aussi, le recensement complémentaire effectué quelques jours après les inondations de décem-bre 2007, a donné un autre lot d'immeubles menaçant ruine. Au total, ce sont 657 autres bâtisses qui ont été recensées. Près de 4500 familles sont menacées. Près de 210 immeubles sont classés au premier degré, et 1205 familles vivent sous la menace. A cela s'ajoute le bilan du dernier séisme. La situation se complique davantage. Le bilan fait ressortir que quelque 10 immeubles se sont effondrés et 27 bâtisses fissurées. Les responsables locaux, semble-t-il, sont noyés dans un «infernal labyrinthe» qui a trait à la réhabilitation du vieux bâti et la nécessité de reloger des familles résidentes. Cette problématique est posée à Sidi El Houari, Boulevard Maâta, Centre-ville et le quartier populaire El Hamri. Au niveau d'El Hamri, les habitations concernées relèvent des propriétés individuelles qui ne sont gérées ni par les structures d'Etat ni par les privés. Dans ce cas, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, a annoncé que les nécessiteux d'El Hamri recevront des aides financières destinées à la restauration de leurs maisons. Pour le centre-ville, l'Etat prendra en charge la réhabilitation de 200 immeubles dont 31 bâtiments à Sidi El Houari, 49 au boulevard Maâta et 120 autres à la rue Larbi Ben M'hidi. Un montant de 700 millions de dinars a été alloué à cette opération. L'avis d'appel d'offres vient d'être lancé, tandis que le lancement des travaux est prévu pour le quatrième trimestre de l'année en cours.