Quel est le secret d'un tel taux lorsqu'on sait que l'année scolaire a connu moult perturbations et que les élèves ont été privés de cours pendant plus de trois mois ? Le département de Benbouzid est très fier des résultats obtenus aux épreuves de fin de cycle primaire et ceux enregistrés au BEM. Des résultats jamais inégalés depuis l'indépendance du pays : « Le taux de réussite à l'examen de 6e est de 64%, il dépassera les 90% avec la deuxième session prévue pour le 24 juin. Quant au taux enregistré au BEM, il est de 66,35%. Il s'agit là d'un nouveau record. Un exploit », s'est exclamé hier, Boubekeur Khaldi, secrétaire général du ministère de l'Education nationale lors d'une conférence de presse. Quel est le secret d'un tel taux lorsque l'on sait que l'année scolaire a connu moult perturbations et les élèves ont été privés de cours pendant plus de trois mois ? La commission chargée d'élaborer les sujets des examens de fin d'année a-t-elle eu des instructions pour confectionner des sujets faciles ? Aux réponses à ces interrogations, M. Khaldi n'a pas manqué, d'abord, de tirer à boulets rouges sur certains syndicats qui, selon lui, véhiculent ce type d'informations « erronées » et tentent par tous les moyens de casser l'école algérienne : « Les portes du ministère sont ouvertes pour tous les syndicats qui veulent la réussite du système éducatif et qui aspirent à construire une école républicaine. Il faut moraliser l'activité syndicale. Malheureusement, chez nous, certains syndicalistes ont franchi certaines lignes rouges », a tonné M. Khaldi en s'interrogeant : « Que veulent à la fin ces syndicats ? » Refusant de citer les noms de ces organisations syndicales, le secrétaire général du ministère qualifie d'ahurissant leur comportement. Est-il normal, s'est demandé Khaldi, qu'un syndicat brandisse la carte d'une année blanche dès le premier jour de la rentrée scolaire et à la fin de l'année, il parle de sujets faciles aux épreuves pour justifier le taux appréciable de réussite ? « De quel droit, ces syndicats se permettent-ils de porter des préjugés sur le travail de la commission. Pour leur information, celle-ci est composée d'inspecteurs et d'enseignants ayant une longue expérience. Ils se basent sur un guide et suivent d'autres critères pour l'élaboration des sujets », a tenu à préciser M. Khaldi qui emprunte le ton de la menace en annonçant que le gouvernement algérien fera barrage à toute personne osant porter atteinte à l'école algérienne et à l'avenir de nos élèves ; « cela ne veut nullement dire le musellement des syndicats, qui sont nos partenaires sociaux, mais il s'agit de combattre ceux qui nuisent à l'école et qui utilisent le syndicat à des fins politiciennes », a fulminé le SG du ministère qui dément catégoriquement l'information selon laquelle la commission a rédigé des sujets faciles. Déficit en enseignants « La commission nationale chargée d'élaborer les sujets est autonome », a précisé M. Khaldi. Dans son intervention, M. Salhi, responsable au ministère, fera une remarque à propos des sujets et qui a laissé perplexe l'assistance. Selon lui, les sujets des examens sont préparés deux années à l'avance. « Vous savez, actuellement, nous sommes en train de préparer les sujets pour l'an 2012 car ceux de 2011 sont déjà en phase de finalisation », a soutenu M. Salhi. Revenant sur les résultats obtenus lors de cette session, le secrétaire général du ministère n'a pas caché les insuffisances relevées dans certaines matières. Des manques dus essentiellement au déficit en enseignants, notamment de français et de maths. « Les résultats obtenus sont appréciables, que ce soit sur le plan qualitatif que quantitatif. Le système éducatif est en train de s'améliorer graduellement. Les taux sont satisfaisants mais il nous faut des années pour combler le vide en matière de manque d'enseignants en maths et en français », a reconnu l'orateur qui a relevé le problème persistant au sujet de la langue française dans certaines wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux qui ont enregistré une moyenne de 4,23/10, ce qui requiert, a-t-il dit, des mesures supplémentaires et de plus gros efforts pour pallier ce manque. Par ailleurs, notons que le taux national de réussite aux examens de fin de cycle primaire pour la première session du 27 mai dernier est de 64,34 %, les élèves admis sont estimés à 61,85 % pour les garçons et à 67,06 % pour les filles. A noter qu'une moyenne de 7,2/10 a été enregistrée dans l'examen de langue arabe et de mathématiques. S'agissant du BEM, il a été enregistré une amélioration du taux de réussite de plus de sept points par rapport à la session précédente. 66,35% est le taux obtenu cette année contre 58,68% pour la session 2009. Le département de Benbouzid relève qu'avant la réforme, le taux de réussite ne dépassait pas les 42%. « Avec la mise en place de la réforme, ce taux ne cesse de s'accroître d'année en année. En quatre années, nous enregistrons une amélioration de plus de 22 points. S'il y a eu un bon résultat c'est parce que l'Algérie renferme des compétences. »