Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, également ministre d'Etat et représentant personnel du Président de la République, ne voit pas de «crise» entre l'Algérie et la France. Les relations entre les deux pays doivent être "basées sur le respect mutuel et la préservation des intérêts communs", a-t-il déclaré, en marge de l'installation de la commission de l'Education et de l'Enseignement supérieur au sein de son parti. Le représentant personnel du président Bouteflika trouve normale la visite à Alger du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, dimanche. Les relations algéro-françaises "enregistrent parfois une certaine impulsion et connaissent de temps à autre une certaine tiédeur", a ajouté Belkhadem. Pour lui, ce déplacement de l'envoyé spécial du président Sarkozy, le deuxième en l'espace de cinq mois, n'illustre en rien «un malaise» dans les relations entre les deux pays. Au contraire, il le considère même comme «logique» et «nécessaire». «Les relations algéro-françaises nécessitent ce genre de visites», souligne-t-il. Le SG du FLN a, également, affirmé que la colonisation "est un crime d'Etat pour lequel ceux qui ont hérité de ce même Etat doivent présenter des excuses au peuple algérien, victime de ce crime". M. Belkhadem reconnaît le poids de l'histoire dans les relations entre les deux pays et estime, ainsi, nécessaire que l'ancienne puissance coloniale fasse acte de repentance. Le ministre d'Etat affirme, par ailleurs, n'avoir aucune explication quant à la non adoption du projet de loi sur la criminalisation du colonialisme. «Il y a des textes de loi qui nécessitent beaucoup de temps. Le code de la famille est resté 17 ans avant qu'il soit adopté», a-t-il argué, tout en gardant espoir de voir, un jour, ce projet adopté. Le projet, en question, a été initié, faut-il le rappeler, par des députés FLN. Son annonce a suscité une vive polémique de la part de la droite française. Remis au gouvernement, en février dernier, le texte transmis par le bureau de l'Assemblée nationale est resté dans les tiroirs. A l'heure de la décrispation des tensions entre Alger et Paris, le projet de «criminalisation» du colonialisme n'est pas à l'ordre du jour et risque de connaître une longue hibernation. Pour les deux parties, il n'est pas question de remuer encore les plaies du passé colonial, qui reste le seul apanage des historiens.