Le tribunal criminel près la cour de Tizi-Ouzou a prononcé, lundi, la peine capitale par contumace à l'encontre de Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaab Abdelouadoud, «émir national» de la nébuleuse terroriste Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), pour appartenance à groupe terroriste armé et diffusion de documents subversifs faisant l'apologie du terrorisme. Six acolytes du sinistre «émir» ont été eux aussi condamnés à la même peine et pour les mêmes chefs d'accusation. Cette affaire remonte au 12 décembre 2009. A. Droudkel a été jugé pour plusieurs chefs d'accusation: adhésion à un groupe terroriste armé ayant pour objectif de semer la terreur parmi la population, création d'un climat d'insécurité et diffusion de documents et d'enregistrements ayant pour contenu des appels à perpétrer des actions terroristes et des meurtres ainsi que la destruction des biens publics et privés. Devenu émir du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), en juillet 2004, Abdelmalek Droukdel, natif de Bordj Menaïel, de Meftah selon certaines sources, était déjà l'ennemi public numéro un en Algérie. Cet ingénieur a combattu en Afghanistan. Il a remplacé Hassan Hattab à la tête du GSPC après que ce dernier s'est rendu aux services de sécurité et bénéficié des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Droukdel a même lancé une fetwa contre Hattab, l'accusant de lancer de faux communiqués sous le sceau du GSPC. Il a approuvé publiquement l'exécution, en 2005, de deux diplomates algériens en Irak et délivré un long et vibrant éloge de Zarqaoui lorsque ce dernier a été éliminé. Depuis les attentats d'Alger du 11 avril 2007, revendiqués par AQMI, il est devenu l'homme à abattre. Le New York Times lui a même consacré, dans son édition du 1er juillet 2008, une interview dans laquelle il a réitéré une nouvelle fois la paternité de l'organisation dans les attentats du 11 décembre contre le siège de l'ONU à Alger. Agé de 37 ans, Droukdel est un ex-militant du parti FIS dissous. Son objectif est d'organiser des attentats en Algérie tout en fédérant les différentes organisations salafistes du Maghreb. S'il est déployé en quatre zones opérationnelles, c'est en Kabylie que l'ex-GSPC conserve son foyer le plus actif. Sur renseignements, les services de sécurité ont découvert, le 2 janvier dernier, à El Hammam dans la wilaya de Tizi-ouzou, la photo de Droukdel et son identité enfouies parmi des documents appelant à des actes de terrorisme. Les tracts comportaient des appels à des actions terroristes ainsi que des menaces contre les éléments des services de sécurité. Le document contenait également des expressions de soutien à des actions terroristes ayant eu lieu au niveau des régions de Boumerdès, Tébessa et Aïn Defla. Dans une autre page, un texte écrit en français dénonçait les réformes du Code de la famille qui a été comparé à celui de la Tunisie.