Le directeur de l'Entreprise de transport d'Oran (ETO) a décidé d'une augmentation de 5 dinars sur la tarification du billet de transport urbain. Ainsi, et à compter d'aujourd'hui, le prix du service de transport assuré par les bus de l'ETO passera de 10 à 15 dinars. Dans une déclaration faite à notre journal, le directeur de l'ETO a affirmé que «la décision de cette augmentation entrera en vigueur à compter d'aujourd'hui et sera généralisée à l'ensemble des lignes du réseau de l'entreprise. Cette mesure intervient en application d'une décision prise par le ministère de tutelle qui a adopté cette augmentation en vue de pallier la situation financière déficitaire dont souffrent ces entreprises de transport public, à travers toutes les villes du pays. Pour le cas d'Oran, nous avons enregistré l'année dernière un déficit estimé à 9 milliards de centimes auquel nous n'avons pas pu y remédier. D'ailleurs, cette problématique cruciale a été évoquée lors de la dernière session de l'Assemblée populaire de wilaya qui, à son tour, a tiré la sonnette d'alarme contre une éventuelle faillite de l'entreprise. En dépit des deux milliards de centimes dégagés par l'APC au profit de l'ETO, à titre de subvention, le déficit demeure important.» Le premier responsable de l'ETO soulignera que «l'augmentation de 5 dinars est en mesure de couvrir le déficit et d'assurer les salaires du personnel et les charges de la maintenance du parc». Approchés pour connaître leurs impressions sur cette augmentation, certains citoyens de la ville, usagers du service de transport urbain assuré par l'entreprise publique, estiment que cette augmentation risque d'alourdir davantage les charges des familles aux petites bourses. Parmi eux, Redouane qui dira «j'ai toujours privilégié le service du transport urbain assuré par l'ETO qui se distingue par des avantages non négligeables tels que la régularité dans les horaires de passage, la discipline ainsi que le respect des usagers mais, avec cette augmentation, je serais probablement amené à opter pour un autre moyen de transport». Un autre citoyen dira «c'est toujours le pauvre citoyen qui paie les frais de l'échec de la gestion de la tutelle. Cette dernière est censée soutenir le service du transport public». Quant à Issam, qui est chauffeur de bus, il estimera que «cette augmentation est une action préméditée qui a pour but une mise à mort structurée de ces entreprises publiques, car cette façon de faire va pousser les usagers à s'orienter vers le transport privé». Pour Farouk, qui est également chauffeur de bus, il révèle que «si, réellement, ETO augmente les prix, nous serons dans l'obligation de faire de même. De toutes les manières, même avec ces augmentations, le citoyen prendra le bus car il n'a pas d'autre choix». La réaction ne s'est pas fait attendre du côté du secteur privé. Ainsi, le président de la Fédération des transports des voyageurs et marchandises de la wilaya d'Oran, sous l'égide de l'Union générale des commerçants et artisans algérien UGCAA, Mouad Abed, fera savoir qu'"après concertation avec les membres du bureau national, il a été décidé de s'aligner sur les nouveaux tarifs de 15 dinars pratiqués à partir d'aujourd'hui par le secteur public". Ceci étant, Abed Mouad tiendra à préciser que" nous récoltons les fruits des négociations que nous avons menées depuis longtemps déjà, à propos d'une augmentation des tarifs du transport et, parallèlement, nous lançons un appel à tous les transporteurs affiliés à l'UGCAA de se rapprocher du bureau fédéral afin de passer d'une manière uniforme au nouveau tarif selon les conditions réglementaires et loin de toute anarchie, ceci bien sûr en insistant sur l'amélioration de la qualité des prestations fournies aux usagers et qui doivent répondre, elles aussi, aux exigences du métier, et ce pour le respect de ces mêmes usagers".