"Le Plan national cancer" a été lancé, dimanche à Alger, à l'occasion d'une rencontre relative au "Programme de lutte contre le cancer, réalités et perspectives", présidée par le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès. Quinze (15) centres anti-cancer (CAC) à travers les 15 wilayas du pays seront opérationnels avant la fin de l'année 2011. Le ministre précisera qu'ils le seront en termes de prévention et de prise en charge des malades. M. Ould Abbès a en outre qualifié d'"énormes" les 40.000 nouveaux cas de cancer enregistrés en 2009 alors que près de 43.000 autres cas sont attendus en 2012 avec les principales localisations, à savoir le poumon, le colon et la prostate chez l'homme; le sein, le colon et le col de l'utérus chez la femme. A cet effet, le ministre a considéré que la finalité ne consiste pas à inaugurer des hôpitaux et des centres de santé, mais de disposer d'un personnel qui travaille en "synergie" et "par équipe multidisciplinaire" comprenant notamment des professeurs, des spécialistes, des radiologues et paramédicaux. "Il faut un état-major pour veiller sur le Plan cancer en formant des équipes pluridisciplinaires car le cancer ne relève pas exclusivement des oncologues", a fait remarquer le ministre. M. Ould Abbès a insisté sur la recherche en Algérie, déplorant que seulement 50 millions de dinars soient alloués à ce volet depuis 2005, appelant ainsi à "dégager une enveloppe conséquente à la Recherche pour éviter l'importation des médicaments et de la technologie". Dans le même sillage, M. Ould Abbès annoncé la venue en Algérie d'experts américains au courant du mois de juillet afin de rencontrer des spécialistes algériens dans un cadre d'un partenariat dans la recherche et le traitement du cancer. Le ministre a également annoncé la venue de deux experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en Algérie, ce mois de juillet, dans la perspective de créer un institut africain de lutte contre le cancer à Alger, car, a-t-il expliqué, la radiothérapie utilise l'énergie atomique. Ces opérations sont appelées à booster la formation en Algérie dans le domaine de la lutte contre le cancer, a ajouté M. Ould Abbès qui s'est ainsi engagé à "lever toutes les entraves" dont se sont plaints les médecins en chef ayant assisté à cette rencontre. C'est le cas de la quasi-totalité des services de cancérologie à travers le pays qui se plaignent de leur capacité d'accueil "très limitée", alors que la demande est "de plus en plus grandissante". Les responsables de ces services ont également "dénoncé" les entraves administratives et bureaucratiques qui empêchent les médecins de s'occuper des patients, comme c'est le cas du service de la wilaya de Sidi Bel-Abbès ayant enregistré un départ collectif de son personnel pour n'avoir pas bénéficié d'une prime de nuisance.