Intervenant dans une conférence de presse organisée, hier, le Consul général de France à Alger, Michel Dejaegher, estime que le Cimade (Comité Inter Mouvements Auprès Des Evacués, service œcuménique d'entraide), fait un «constat élogieux» de la procédure française de délivrance des visas. A l'origine de cette communication, le rapport «Visa refusé» publié par le Cimade le 8 juillet dernier, d'une part, et les articles parus dans la presse algérienne qui ne se sont pas privés de reprendre les critiques de cette association. Au cours de son intervention, M. Dejaegher a, évidemment, défendu son administration en mettant en exergue les points positifs du rapport. Pour le Consul général, «le constat est élogieux», notamment sur l'externalisation de la procédure de demande de visas via VisasFrance. Le diplomate a cité les multiples étapes de la procédure, censées avoir été modernisées depuis l'entrée en service de VisasFrance. «Des listes précises de pièces à joindre au dossier (…) sont diffusées sur le site internet du prestataire. Les formulaires de demandes peuvent être téléchargés. Le système de prise de rendez-vous (…) est gratuit. (…) Un SMS est envoyé au demandeur dès que VisasFrance reçoit le passeport du Consulat». Commentant le taux de refus, très élevé en Algérie, M. Dejaegher confirmera les explications données par le Cimade de risques migratoire et médical. Un risque « pas seulement théorique », selon lui, précisant que «chaque jour des préfectures prennent contact avec le consulat pour signaler le dépôt d'une demande de titre de séjour par des ressortissants algériens auxquels le consulat avait délivré un visa pour une courte visite familiale. Chaque semaine, les hôpitaux nous signalent des impayés». Il prétendra que si le taux de refus, en Algérie, est supérieur à la moyenne mondiale, c'est parce que les risques sont «plus importants» pour l'Algérie, «même si on n'a aucune statistique précise» sur la réalité des fraudes, reconnaîtra-t-il. Il réfutera le passage concernant l'accusation de délivrance «arbitraire» des visas faite par Le Cimade. «Depuis le 5 avril 2010, le consulat applique le code communautaire des visas, celui de l'espace Schengen qui précise les contrôles à effectuer. Le consul général dira qu'il s'agit de «règles appliquées partout dans le monde par tous les consulats de tous les Etats Schengen» et a relevé que «le taux de refus a baissé en grande partie grâce à l'externalisation». Selon lui, à Alger, le taux de refus est passé de 43,98% en 2006, à 29,68% en 2009. S'agissant des motivations des refus, le diplomate a confirmé qu'à partir du 5 avril 2011, que la France, en vertu d'un accord décidé en 2009 par le Parlement européen et la Commission européenne, notifiera les raisons du refus des visas aux demandeurs. Il niera, en revanche, les informations du rapport selon lequel des étudiants n'ont pu s'inscrire à temps dans des établissements français, du fait de visas délivrés tardivement et soutiendra que les données transmises «sont effacées du système dès que le passeport est rendu au demandeur». Le Cimade déplorait que ces dernières étaient gardées trois mois.