Des sources médicales au CHU d'Oran ont révélé que sur une population de 100.000 habitants, une trentaine d'entre eux sont atteints de la tuberculose. Les mêmes sources révèlent qu'au niveau du service des tuberculeux, il a été enregistré l'admission de 600 cas depuis le début de l'année en cours, soit une moyenne de 04 cas par jour en plus des 900 cas douteux qui présentent des signes de la maladie. Dans la commune d'Arzew, les instances médicales avancent l'existence de 300 cas. Face à la recrudescence inquiétante de cette maladie à Oran, les pneumo-phtisiologues tirent la sonnette d'alarme. Selon eux, «Le problème de la prise en charge de la tuberculose est dû essentiellement à l'absence du suivi du traitement par les sujets qui y sont atteints. Leur état, pendant leur séjour à l'hôpital, enregistre une nette amélioration, mais dès qu'ils quittent le service avant de mener à terme leur traitement, leur santé se détériore. Le plus grave dans cette situation est que les cas critiques sont souvent contagieux». A ce propos, un médecin dira: «C'est pour cette raison et en tant que médecin, j'insiste sur la nécessite du suivi du traitement jusqu'à terme». A l'échelle nationale, la tuberculose continue de mettre en péril la vie des Algériens. Lors d'un congrès organisé sur cette question, récemment, les spécialistes ont indiqué que le nombre de personnes atteintes de cette maladie en Algérie est estimé actuellement à plus 25.000, dont 10. 000 contagieux. Certes, l'Algérie a élaboré une stratégie de lutte contre la tuberculose et sa propagation, basée sur le dépistage et les traitements, avec une couverture de 99%, de manière à faire baisser la mortalité à 50% à l'horizon 2015, mais, jusqu'à aujourd'hui, aucune enquête approfondie n'a été réalisée pour expliquer cette recrudescence avec l'aggravation de cette épidémie d'une année à une autre. Pour preuve, selon l'association algérienne de pneumo-phtisiologie, au cours des dix dernières années, le nombre des nouveaux cas a augmenté de 20%. L'insalubrité urbaine est le premier facteur encourageant la propagation de la tuberculose dans notre pays.