La gale, la tuberculose, les maladies respiratoires, les allergies et le sida constituent le lot de maladies qui sont, semble-t-il, intimement et éternellement liées à la vie quotidienne des Oranais. La santé est gravement malade à Oran. La situation actuelle interpelle au plus haut degré les autorités publiques régionales et nationales et nécessite un traitement de choc à la hauteur de l'événement. Au dernier bilan du premier semestre de l'année en cours, les services sanitaires spécialisés du CHU d'Oran, ont recensé 253 cas de sida. Près d'une centaine de cas sont avérés et 155 autres sont porteurs du VIH. Ainsi, plusieurs nouveaux cas viennent s'ajouter et alourdissent une liste, déjà longue, des sidéens. Ils ont été dépistés au mois de juin dernier par les services spécialisés du CHU d'Oran. Des enfants, des femmes, des personnes âgées, des jeunes, sont victimes du virus du VIH. Aucune tranche d'âge ni couche sociale ne sont épargnées. Les femmes et les enfants en bas âge sont les plus exposés aux risques du phénomène. Au total, plus d'une centaine de femmes sont touchées. L'on a également recensé pas moins de 80 enfants, soit un taux de 32%, qui ont contracté la maladie parmi lesquels 14 nouveau-nés, apprend-on de source hospitalière. Le reste des victimes varie entre deux et dix ans, selon les mêmes sources. Toujours dans le même chapitre des bilans arrêtés au mois de juin de cette année, il a été enregistré près de 69 hommes ayant contracté le sida. Les bilans sont lourds comparativement au premier semestre de l'exercice écoulé où l'on recense 340 cas pour l'année 2007. Ce qui suscite les inquiétudes des spécialistes qui tirent la sonnette d'alarme. «Nous ne sommes qu'au septième mois, le bilan actuel est appelé à connaître une montée fulgurante d'ici à la fin de l'année en cours». Ces spécialistes sont unanimes à dire que la situation, qui est plus qu'inquiétante, exige des mesures à la hauteur de l'événement et une prise en charge sérieuse. Toutefois, il n'est pas précisé comment des femmes et des nourrissons, notamment aient pu contracter le virus du sida. Par transfusion sanguine, par erreur médicale? Le nombre, tout de même important des sidéens ne s'explique pas autrement. Il reste que la santé à Oran est bien malade. Au moindre relâchement, l'éclosion de toutes sortes de maladies se traduit de manière phénoménale. Sur un autre plan, les maladies respiratoires gagnent davantage du terrain. Ainsi, le service ayant à sa charge cette mission au CHU d'Oran est quotidiennement envahi par les patients. Plusieurs dizaines de personnes, souffrant de maladies respiratoires, affluent ainsi quotidiennement, soit pour soins, soit pour consultations. A l'origine, le niveau du thermomètre qui reste instable entre hausse et baisse avec un taux d'humidité variable, constitue les causes principales des maladies respiratoires. Aussi, la canicule qui sévit actuellement à Oran a touché 70 personnes, victimes des fortes chaleurs, qui ont été admises en consultation. Plusieurs de ces dernières ont été hospitalisées pour un court séjour. Ajouter à ce lot, la tuberculose qui refait surface et vient en tête de ces affections. Une moyenne de 12% de la population d'Oran est sévèrement atteinte par cette maladie. Des pathologies qu'on croyait disparues refont, ici et là leur apparition au moment où des personnels de plusieurs services du CHU d'Oran se livrent à des luttes syndicales autour des oeuvres sociales.