Une visite d'Etat du président Bouteflika en France vient d'être relancée. D'après une source diplomatique, la visite pourrait intervenir avant la fin de l'année. Après que cette dernière, initialement programmée en 2009, a été reportée puis différée sine die, sur fond de divergences non soldées autour de la colonisation française. En fait, le sujet a été évoqué le 20 juin dernier, lors de la dernière visite du SG de l'Elysée, Claude Guéant, qui a arraché l'accord de principe du chef d'Etat algérien. Un sommet de haut niveau qui va remettre sur le rail les relations très crispées entre les deux pays, après le signal positif envoyé à Paris, par El Mouradia qui a daigné recevoir le numéro 2 de l'Elysée qui était accompagné de Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy . Ce tête-à-tête longtemps entretenu, mais ajourné, faute de tension entre les deux parties, vient à point nommé pour enterrer la hache de guerre. La première prise de contact a été déjà entamée, lors du sommet de Nice, le 30 mai dernier, au cours duquel, le président français, Nicolas Sarkozy s'était réjoui de la présence de son homologue algérien, tout en reconnaissant qu'il faudrait du temps pour apaiser les tensions entre les deux pays. Alger reproche à Paris l'affaire des moines de Tibhirine et l'incrimination du diplomate algérienne, Mohamed Ziane Hassani, et la question de la circulation des personnes ainsi l'inscription, en janvier, de l'Algérie sur la liste des «pays à risques» en matière de transport aérien. Des analystes pensent que les entraves qui empêchent le «réchauffement» des relations entre les deux pays ne se limitent pas aux seules «affaires médiatisées». La source des blocages est de nature politique plus profonde que les deux pays sont «condamnés» à résoudre. En tous les cas, entre Alger et Paris, les horizons commencent à se dégager après des mois de brouillard épais. Timidement mais sûrement, les ponts du dialogue se rétablissent et les tensions semblent s'apaiser après deux années «sabbatiques». Dans un message qu'il a adressé à son homologue Nicolas Sarkozy à l'occasion du 14 juillet, le Président Bouteflika, a réitéré son engagement à œuvrer à l'approfondissement du dialogue politique et à la poursuite de l'œuvre d'édification d'un partenariat d'exception entre l'Algérie et la France. «Je voudrais, en cette occasion, vous redire mon engagement à œuvrer, de concert avec vous, à l'approfondissement de notre dialogue politique et à la poursuite de l'ouvre d'édification d'un partenariat d'exception et mutuellement bénéfique pour nos deux pays et nos deux peuples», écrivait le chef de l'Etat. Des propos très conciliants qui tranchent avec les échanges en dents de scie. Enfin, les relations passionnelles entretenues de part et d'autres de la Méditerranée semblent s'apaiser. Une volonté commune, au plus haut niveau, a été exprimée pour faire redémarrer la machine grippée. En attendant, quelle sera alors la suite que donnera la partie française à cette volonté de rapprochement?