Malgré le recours à l'importation d'importantes quantités de ciment, les pouvoirs publics en charge du dossier n'ont pas pu résoudre la pénurie du matériau, dans certaines régions, ainsi que la régulation du marché, en dépit du recours à l'importation du ciment pour casser les prix. En effet, les entreprises de réalisation d'ouvrages et du BTP ne cessent de crier sur tous les toits les difficultés qu'ils rencontrent pour l'approvisionnement de leurs chantiers en matériaux de construction. Le marché a été mis en difficulté suite, d'abord, aux jeux de spéculations dont lesquels se sont impliqués certains producteurs privés. Les gérants des cimenteries privées étaient mis en cause dans la crise que connaît la production du ciment en Algérie. Cette tension a atteint son paroxysme durant l'année écoulée, où l'on a vu les prix s'envolait à plus de 700 dinars le sac de 50 kg. Le déficit du marché s'élevait, fin 2009, à quelque 3 millions de tonnes et la tension sur les prix persiste. L'écart est important puisque un sac de ciment de 50 kg se vend à 230 dinars sortie usine publique alors que son prix dépasse le double, soit 450 dinars, sortie usine privée. Les prix atteignent et dépassent les 500 dinars, le sac, sur le marché informel en cette période où la explose du fait du lancement de construction, de travaux de réparation ou de réfection. La tension caractérise surtout les deux marchés, Centre et Ouest. Certains promoteurs sont allés jusqu'à relever le privilège accordé aux entreprises étrangères et les grandes entreprises aux dépens des entreprises locales et celles du bâtiment. Selon les professionnels du bâtiment, la tension autour des matériaux de construction pourra s'accentuer avec le lancement de nouveaux programmes de logements et des projets du plan quinquennal. La wilaya d'Oran est l'une des régions qui vivent au rythme de ces pénuries et tensions répétitives. Les perturbations dans l'approvisionnement des chantiers en ciment et matériaux de construction ne manqueront pas. Pour pallier à cette situation, et à défaut d'une régulation capable de mettre de l'ordre dans la maison, l'Etat a choisi le recours, à nouveau, à l'importation. Les mesures prises à l'effet de répondre à la demande nationale en ciment s'avèrent insuffisantes. Deux nouvelles opérations d'importation de 2,5 millions de tonnes de ciment ont été lancées. La première de 1 million de tonnes a été lancée en novembre 2009 et la deuxième est prévue à partir du mois d'octobre 2010. Ces nouvelles quantités seront-elles en mesure de satisfaire la demande croissante, alors que le problème de régulation se pose toujours?