Fortement critiqué dans certains pays du Golfe, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, ainsi qu'Inde, le BlackBerry, un téléphone multimédias d'origine canadienne risque d'être interdit d'utilisation en Algérie. L'appareil, qui fait scandale à travers le monde, pourrait étendre la polémique en Algérie, sur les risques sécuritaires présumés qu'il fait peser sur les données. Quoi qu'il en soit, les autorités en charge des télécommunications en Algérie ne sont pas allées encore jusqu'à annoncer une interdiction, mais ces mêmes instances n'écartent pas aussi le recours aux mêmes mesures décidées en Arabie Saoudite et en Inde. Force est de constater que cet appareil capte, d'ores et déjà, l'attention du gouvernement, notamment, après les surgissements des questions liées à la sécurité nationale. La première instance de régulation des marchés de télécommunication en Algérie, l'ARPT en l'occurrence, a laissé entendre, la semaine dernière, que l'interdiction du téléphone multimédia BlackBerry pourrait être effective dans le cas où il est prouvé qu'il représente un risque pour la sécurité nationale. La première réaction des responsables de l'ARPT, très au fait de ces questions, n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Quelques heures plus tard, c'est le ministre en charge du secteur qui abonde dans le même sens. Dans une déclaration faites au quotidien arabophone, El Khabar, reprise par l'agence Reuters, le tout nouveau ministre de la Poste et des technologies de l'information et de la télécommunications (MPTIC), Moussa Benhamadi, a affirmé que le gouvernement procède à l'évaluation de l'utilisation des téléphones BlackBerry. Cette évaluation préliminaire pourrait être suivie d'une interdiction de l'utilisation de l'appareil en question. M. Benhamadi n'a pas écarté l'option de son interdiction s'il s'avère réellement une menace pour la sécurité nationale. En Arabie Saoudite l'on a évoqué, hier, un accord «pratiquement acquis» entre ce pays et le fabricant du BlackBerry pour éviter la suspension du service de messagerie de ce téléphone multimédia. En Algérie, la polémique n'est pas encore à ce stade, puisque l'on parle seulement d'une évaluation de l'utilisation et le suivi du développement de la situation à travers le monde. Mais le pays pourrait rejoindre la liste de plus en plus étendue de pays préoccupés par la sécurité du BlackBerry, dont d'éventuelles interdictions pourraient peser lourd pour son fabricant canadien, Research in Motion. «Nous examinons la question. Si nous déterminons qu'il y a un danger pour notre économie ou notre sécurité, nous y mettrons fin», a dit le ministre des PTIC. A l'origine de cette controverse, les pays du Golfe et l'Inde estiment que ce smartphone ne permet l'accès à certaines données qui peuvent être nécessaires pour la sécurité des pays. Ces données ne sont accessibles qu'avec des clés détenues par le fabricant canadien, RIM. Pour l'Algérie, le risque que pourrait venir de cet appareil est celui lié à son utilisation pour l'échange d'informations entre les éléments des groupes terroristes. Mais le débat a atterri aussi dans certains pays sur le terrain économique, puisqu'en Tunisie, à titre d'exemple, le gouvernement interdisait aux fonctionnaires, depuis décembre 2009, l'utilisation du BlackBerry dans les ministères.