Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) reste catégorique dans son évaluation de l'opération d'orientation des nouveaux bacheliers. «Je défie quiconque de me citer un seul cas où un étudiant est orienté dans une filière contre son gré. Les orientations proposées ont été faites en fonction des résultats obtenus au baccalauréat», a-t-il déclaré, avant-hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège du MESRS. Rachid Haraoubia est sorti de son mutisme pour, au contraire, exprimer sa «satisfaction» quant à la manière dont les orientations se sont déroulées. Selon lui, les bacheliers affectés dans leur premier choix représentent 48% de l'ensemble des lauréats. Ceux affectés dans les cinq premiers choix 85% et ceux qui sont dans les dix choix totalisent un taux de 96%. Ceux n'ayant pas la chance d'être affectés dans aucun de leurs dix choix «ne représentent» que 4%. Seuls ces derniers, au nombre de 9.836 étudiants, ont eu droit au recours. «Il ne peut pas y avoir plus de 9.836 recours», lance le ministre, manière de démentir les informations faisant état de plus de 130.000 recours. «J'ai suivi personnellement tous ces recours», a-t-il insisté. S'il y a des mécontents, selon le ministre, c'est parce que les moyennes minimales d'accès aux filières, très demandées par les étudiants, sont élevées par rapport aux années précédentes. Le nombre de bacheliers ayant obtenu le bac avec mention bien et plus, est de 30.000, les moyennes requises pour accéder à certaines spécialités ont donc grimpé. À titre d'exemple, la demande pour les sciences médicales est de 68.912 candidats pour 8.601 places disponibles et est de 74.402 pour les classes préparatoires, pour 4.510 places offertes dans 5 wilayas du pays. Pour mieux illustrer la forte demande sur les écoles préparatoires des sciences et technologie, la tutelle souligne que pour Alger, le nombre global des demandes est de 1.043 et seuls 443 étudiants remplissent les critères. L'école de la capitale dispose de 262 places. Les autres, soit 781, ont été orientés vers Oran, Annaba et Tlemcen. Bien que le taux de réussite au baccalauréat, cette année, ait atteint un niveau record, le ministre de l'Enseignement supérieur a affirmé que les places pédagogiques proposées sont suffisantes car le nombre d'étudiants en fin de cycle est de 186.000 alors que 120.000 nouvelles places ont été réceptionnées. Idem pour l'hébergement. Le ministre a fait savoir, au sujet de la filière interprétariat, qu'elle n'a pas fait l'objet d'une suppression, précisant toutefois qu'“il n'y aura plus de licence en interprétariat et qu'à partir de l'année prochaine, ce sera enseigné en master”. Le ministre assure les nouveaux bacheliers et leurs parents qu'ils y trouveront toutes les conditions nécessaires pour effectuer leurs études dans les meilleures conditions possibles. Par ailleurs, a tenu à souligner le ministre, des cas de bacheliers avec mention «très bien» peuvent ne pas être satisfaits dans certains de leur choix, étant donné que la moyenne exigée n'est pas seulement celle du baccalauréat, mais la moyenne calculée entre la moyenne du bac et les notes des matières essentielles.