Nettoyer, déblayer, créer des espaces verts, en plus clair œuvrer dans le sens de l'amélioration de son cadre de vie et celui de ses voisins, telle devrait être la culture devant être ancrée dans les mœurs de l'Oranais. Une opération de nettoiement sera lancée ainsi à Oran, pour laquelle les habitants sont appelés à se mobiliser. Une commission composée de directeurs de l'exécutif de la wilaya et de représentants du mouvement associatif sera créée dans les prochains jours. "Cette opération d'embellissement, à laquelle sont conviés les habitants du Grand Projet Urbain regroupant les représentants des comités de quartiers, vise à améliorer le cadre de vie dans les différents quartiers d'El Bahia", a expliqué le responsable du service de nettoiement. Tout le monde est appelé à s'impliquer dans ce même objectif et d'associer notamment son sens du civisme pour une hygiène et un décor que chacun est en droit de réclamer. Il est grand temps de généraliser des actions, visant à faire de la ville une cité propre, et en faire un mode de vie. L'initiative, qui est celle d'éduquer le voisinage, est une tâche laborieuse, lorsqu'on sait à quel point les mentalités s'obstinent dans l'erreur. Convaincus de la nécessité et la justesse de cet objectif, les pouvoirs publics lancent cette opération «Rendre la ville propre» à laquelle devront participer toutes les familles. Pour cela, le responsable de l'hygiène nous déclarera : «Certes, c'est décevant de voir Oran dans cet état, la saleté accapare tous les quartiers et c'est la raison pour laquelle on a décidé, avec l'implication de tous, d'entreprendre de nettoyer la ville. Ce n'est jamais chose facile, mais avec les efforts consentis on pourra donner une belle image de la capitale de l'Ouest». La motivation de certains citoyens mérite d'être relevée, tout cela dans l'intérêt de cette grande ville qui fait souvent face à des comportements hostiles. Il faut aussi signaler que les espaces verts sont vite délaissés, après leur réhabilitation, alors qu'un suivi est exigé. En vérité, il suffit de peu de moyens pour que les espaces verts redeviennent des lieux de détente agréables et les quartiers des endroits propres. Il faut avouer qu'il y a une grande part de responsabilité des riverains dans la dégradation de ces espaces mais les services communaux doivent aussi assurer la continuation et le suivi des opérations de réhabilitation. Une tournée dans les quartiers de la capitale de l'Ouest est édifiante à plus d'un titre. Les conditions d'hygiène sont inexistantes dans les rues, artères et marchés. Le spectacle désolant des amoncellements d'ordures ménagères et autres décombres est une atteinte à la santé publique. Des bacs à ordures débordant de détritus parsèment nos rues. Cette image hideuse d'Oran n'est nullement fortuite, mais elle est due à certains facteurs aussi bien humains que matériels. La faille existe réellement. Tel un patient atteint d'une maladie incurable, Oran meurt à petit feu. Le mal est profond. La maladie s'appelle la saleté. Quel est le responsable de cette situation ? Qui des citoyens ou des autorités sont coupables ? «Nous sommes en vérité tous responsables. Manque de civisme, d'une part, et négligence des autorités locales, de l'autre, ont engendré ce climat insalubre», nous dira un citoyen des Planteurs, un quartier des plus populaires de la ville. Il ajoutera : «Les habitants sont largement responsables de cet état de fait et devraient donc être mis en cause. Non, la responsabilité n'incombe point aux services de ramassage qui font leur travail d'une manière régulière mais qui se sont retrouvés dépassés par l'ampleur des ordures. Il est temps que les gens apprennent à se comporter de façon civilisée, à commencer par la manière avec laquelle ils sortent leurs ordures». Ceux que nous avons pu interroger répondent d'une manière fataliste: «Nous sommes en Algérie!» C'est le cas d'un vieil homme qui, d'une manière ironique, nous dira : «Tout va bien, tout baigne. Ici, c'est l'Algérie…». Les mentalités doivent changer et les citoyens se prendre en charge pour qu'Oran redevienne El Bahia d'antan.