Le projet d'usine de montage automobile, que le constructeur Renault envisageait d'installer en Algérie serait compromis? Après avoir confirmé l'existence d'un projet en février dernier, Renault aurait abandonné l'idée, suite à la décision du «gouvernement algérien de ne pas donner suite au projet de Renault». La fin de non recevoir a été signifiée, selon nos informations, à Claude Guéant, Secrétaire général de l'Elysée, lors de sa visite en Algérie le 20 juin dernier. La raison réside dans une mésentente entre les deux parties. Les pouvoirs publics algériens auraient exigé du constructeur français d'accepter le principe des 51/49, donc d'être minoritaire dans son projet automobile en Algérie. Ils ont également exigé que le constructeur mobilise ses propres ressources financières pour l'investissement en Algérie ainsi qu'un seuil d'intégration assez élevé. A ces exigences, s'ajoute celle liée à la marque que porteront les véhicules produits en Algérie Il s'agit de la marque Renault aux lieux et places de Dacia. Ces conditions et pré-requis ont fini par hypothéquer le projet du constructeur français. Partant, les sollicitudes des autorités algériennes sur les constructeurs de véhicules pour investir en Algérie ne semblent donc pas donner leurs fruits Mais en la matière, il n'y a pas que les constructeurs français. Les autorités algériennes soutiennent encore qu'elles sont en pourparlers avec d'autres concessionnaires, Chinois et Japonais cette fois-ci, pour investir éventuellement dans ce domaine. L'usine, que Renault souhaitait construire, devait produire 50.000 véhicules par an. Implantée à Rouiba, sur le site où l'entreprise publique, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) qui construit camions et autobus, l'usine était appelée à assembler trois modèles de véhicules: la Logan et la Sandero (de la marque Dacia, la filiale roumaine de Renault) et la Symbol (une berline fabriquée en Turquie). Conséquemment à ce désistement, Renault maintient son projet au Maroc. L'instauration du crédit documentaire pour toute importation ainsi que la suppression du crédit à la consommation ont sérieusement ébranlé ce marché qui a connu une frénésie remarquable au cours des dix dernières années. La décision de délocaliser la réception des véhicules du port d'Alger vers des ports de l'intérieur du pays n'a pas non plus épargné les concessionnaires. La LFC 2010, qui devrait être promulguée par ordonnance présidentielle au cours des prochaines semaines, ne manquera pas, à son tour, d'apporter son lot de contraintes dans le sens où le texte de loi prévoit une nouvelle taxation sur les véhicules de haute gamme.