La colère des clients d'Algérie poste est à son paroxysme à Arzew et ses environs immédiats, et pour cause les interminables chaînes devant les guichets des comptes courants postaux où les détenteurs de CCP, notamment les retraités, endurent une situation des plus exténuante. Dimanche, aux alentours de 10 heures, les usagers de l'agence postale de Aïn El-Bya (Béthioua) ont été dépités, encore une fois, par l'arrêt de l'activité de la seule caisse à cause du manque de liquidités. Un écriteau de fortune, placé sur le comptoir, avisait les abonnés de cette situation. Le même constat amer était visible au niveau de la poste du chef-lieu de daïra, à Béthioua, où les clients en quête d'argent ont été refoulés également. Les préposés aux guichets utilisaient le logiciel pour, seulement, communiquer les nouveaux avoirs à leurs requérants. A Arzew, les titulaires de CCP prennent, très tôt le matin, possession des lieux devant la poste, attendant l'ouverture des portes. «Je suis ici depuis la prière du Sobh (4h40mn), afin d'être parmi les premiers et espérer ainsi encaisser ma pension mensuelle de retraite, au moment de l'ouverture à 9h !» s'écria un habitué de la poste de la Cité des 1000 lgts à Arzew. L'état des autres annexes n'est pas meilleur en matière de prestation des services puisqu'elles connaissent les mêmes rushs. L'affluence est si importante que les nerfs finissent quelquefois par craquer. On assiste même à des altercations entre clients, chauffés à blanc sous une chaleur abominable. Une source nous apprendra que les postes locales de la daïra d'Arzew, notamment celles d'El-Mohgoun et Sidi Ben Yebka, seraient dans le collimateur de la hiérarchie, et ce, après les scandales financiers qui les ont ébranlées dernièrement avec les détournements commis aux dépens de leurs trésoreries par des fonctionnaires indélicats. La même source révèlera que, conséquemment à ces méfaits et également suite à la tentative d'agression contre le caissier de la poste de la Cité Khalifa Ben Mahmoud, les annexes postales seraient alimentées au compte-gouttes en matière de liquidités. Les sommes allouées aux différents receveurs ne répondraient en aucun cas à la demande sans cesse en augmentation, surtout en pareille circonstance caractérisée par l'approche du mois sacré du ramadhan. A noter que des travailleurs à qui on a viré leur solde mensuelle, il y a une semaine, courent toujours entre les agences postales pour retirer leur argent.