Le médicament fait débat ces jours-ci. Après l'instruction du Premier ministre ordonnant aux fabricants locaux de créer leurs propres réseaux de distribution, M. Boudiba, cadre au ministère de la Santé a, lors d'une émission diffusée sur les ondes de la radio chaîne, fait état de la situation du secteur. Par ailleurs, le président l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), Amar Ziad, dénoncera l'emprise d'une poignée d'opérateurs qui ont la haute main sur l'importation de médicaments. Selon M. Boudiba, la production locale de médicaments couvre 37% des besoins nationaux. Ce taux, qui ne dépassait pas les 20% il y a trois ans, sera porté à 70% à l'horizon 2014. La politique des pouvoirs publics, visant la réduction de la facture d'importation de médicament, devrait forcément être accompagnée de celle liée à la commercialisation. Ce qui explique la mesure d'Ouyahia. Si les pouvoirs publics font part de leur optimisme, concernant l'avenir prometteur dans ce secteur à travers de mesures idoines, le constat peu reluisant dressé par le président de l'UNOP arrive à point nommé pour les conforter. Evoquant un marché où règnent plutôt l'anarchie, l'absence de contrôle, les pénuries et le monopole qu'exercent certains importateurs, M. Ziad souligne l'urgence à agir. «Il y a 5 ou 6 importateurs qui monopolisent le marché du médicament», a-t-il déclaré en accusant, sans le citer, un ancien ministre de la Santé qui aurait, selon lui, planifié la destruction des pharmacies publiques et de la PCH (pharmacie centrale des hôpitaux). Poursuivant sa déclaration, le président de l'UNOP a battu en brèche la politique menée actuellement par le ministère en vue d'encourager l'industrie pharmaceutique estimant qu'«il n'y a même pas de coordination entre les ministères intervenant dans le processus». Des accusations qui n'ont pas manqué de faire réagir un représentant du ministère de la Santé. M. Boudiba réfute toute situation de monopole ou de pénurie de médicament en précisant que «la PCH importe chaque année l'équivalent de 16 milliards de dinars et il n'y a aucune pénurie sur le marché». Plus loin, il ajoutera qu'«à son arrivée, l'actuel ministre (Djamel Ould Abbes) a débloqué une enveloppe de 10 milliards de dinars pour l'approvisionnement des hôpitaux en produits manquants». Au sujet du monopole, le représentant du ministère a affirmé qu'il s'agit "de contrats d'exclusivité qu'ont conclu certains importateurs avec des fournisseurs étrangers». Il a, par ailleurs, fait part du retrait d'agrément à certains distributeurs du médicament ayant provoqué des situations de monopole, conséquence d'enquêtes engagées à l'échelle nationale par le ministère qui a déployé 180 inspecteurs.