Le tribunal de première instance d'Arzew a rendu, hier dans la matinée, son verdict concernant l'affaire dite STH, en condamnant les cadres dirigeants de ladite filiale de Sonatrach à des peines allant de cinq (05) à huit (08) années d'emprisonnement ferme, assorties d'amendes conséquentes, et ce, pour les chefs d'accusation de passation de contrats contraires au code des marchés publics, dilapidation des deniers publics et abus d'autorité. En conséquence, le président directeur général de ladite filiale de Sonatrach, M.N, et son directeur technique, D.M, ont tous deux écopé d'une peine de huit années de réclusion ferme associées d'une amende de 1 million de dinars. La même instance juridique a sanctionné les subordonnés directs du PDG de STH, en l'occurrence le directeur régional, K.R, le directeur général, B.A, et le chef du département juridique, N.F, respectivement à sept (07), six (06) et cinq (05) années de prison ferme soutenues d'amendes de 1 million de dinars pour les deux premiers mis en cause et de 500.000 DA pour le dernier cité, à savoir le juriste principal de l'entreprise. A noter que le représentant du parquet avait requis, la semaine dernière, lors des assises du même procès, huit années de prison ferme à l'encontre de tous les prévenus. La partie civile, qui n'était autre que le holding de Sonatrach, avait demandé l'application de la loi et la restitution des deniers de l'entreprise. Rappelons que les tenants et les aboutissants de cette affaire avaient vu le jour suite à un rapport interne qui avait été transmis aux autorités compétentes, par un ex-cadre dirigeant de la même entreprise qui a été écarté des pouvoirs de décision, dénonçant des dépassements graves au niveau de l'octroi de contrats publics dédiés au gré à gré à des sociétés étrangères. La dénonciation a été prise au sérieux et l'enquête diligentée par les investigateurs des services de la DRS avait permis de relever des infractions graves dans l'application de la législation en vigueur concernant la loi sur les marchés publics. Le préjudice causé à la trésorerie de l'entreprise fut alors évalué par l'expertise juridique à, environ, 288 milliards de dinars en devises fortes. C'est ainsi qu'un contrat avait été passé avec la multinationale «Trelle Borg» qui serait sous poursuites judiciaires aux USA et qui est redevable au trésor public local d'un montant de 100 milliards de dollars pour des malversations commerciales. Notons que ledit contrat prévoyait la dotation de STH de canalisations subaquatiques appelées «Flexibles» et la rénovation de la station de déballastage des navires énergétiques accostant au port pétrolier d'Arzew, pour une enveloppe financière équivalente à 21 millions d'euros. D'autres dépassements graves ont été imputés aux dirigeants de STH, notamment le paraphe de contrats avec la formule prohibée du gré à gré, et ce, avec le bureau d'études étranger «Earnest Young», pour le recueil d'un schéma directeur d'organigramme de la filiale du groupe Sonatrach pour un montant de 531.000 euros, ainsi que la procédure d'acquisition d'outils servant à la vigilance et la surveillance avec le même procédé d'une valeur de 21 millions d'euros. Signalons, enfin, qu'après l'annonce du verdict, la salle d'audience fut plongée dans la confusion totale où on a assisté à des scènes d'hystérie et autres cris émanant de l'assistance constituée surtout de proches et de collègues des mis en cause.