La crevette à 100 dinars, comme l'avait promis un ministre, n'est pas pour demain. Avec une production sérieusement très en deçà des attentes durant la saison 2009/2010, le secteur de la Pêche traverse une conjoncture qui préoccupe et les professionnels et les consommateurs, dont la moyenne de consommation baisse, alors qu'elle était déjà très faible, 6 kg par habitant et par an. Les opérateurs mettent en avant des difficultés, car confrontés à des difficultés de trésorerie dues au faible rendement durant cette saison, les marins pêcheurs s'apprêtent à interpeller le ministre de tutelle pour obtenir notamment de nouveaux soutiens financiers. Ces revendications ont été débattues lors des assises régionales des chambres de la pêche qui se sont déroulées ces dernières semaines, selon les organisateurs de la filière. Ces derniers profiteront de la tenue des assises nationales de la Pêche, en octobre, pour les adresser aux responsables du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques qui avait promis d'élever la moyenne de consommation de poisson et de la porter à 16 Kg, environ, par habitant et par an, ce qui semble au dessus de ses moyens. Les pêcheurs, dont le nombre global dépasse les 60.000 à l'échelle nationale, réclament le rééchelonnement des crédits bancaires arrivés à échéance, des allégements fiscaux en prenant en considération la baisse du rendement de cette année et aussi des facilités en matière de charges sociales auprès des caisses d'assurance. Le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, auditionné par le président de la République la semaine dernière, a fait état d'une constante croissance de la production, ces dix dernières années, ce qui ne semble pas se refléter sur le plat de l'Algérien qui n'arrive même pas à s'offrir de la sardine, réputée être le plat du pauvre et dont le prix oscillait entre 250 et 300 dinars lors du mois sacré de Ramdhan. L'optimisme du ministre n'a pas été du goût des professionnels qui ont déploré le fait que «ces statistiques sont établies à partir des bureaux au niveau du ministère ou des directions de wilayas». Les armateurs, affiliés à la chambre de la pêche de la wilaya de Tizi-Ouzou, affirment pour leur part que les niveaux de production enregistrés au mois de juin dernier ont baissé de 40% par rapport à juin 2009. Le même constat a été fait par un opérateur exerçant au port de Dellys, dans la wilaya de Boumerdès. Au niveau régional, (UMA), l'Algérie est le pays qui enregistre le plus faible niveau de production dans le secteur de la pêche comparativement au Maroc produisant plus d'un million de tonnes par an.